Madame la Ministre,

Les années se suivent et malheureusement se ressemblent. Comme l’an dernier à la même époque, nous dirons donc une fois encore que ce CSE trop chargé constitue la dernière séance d’une année elle aussi bien chargée et souvent insatisfaisante du point du dialogue social et des réformes poursuivies ou engagées, que ce soit celle du collège qui ne passe toujours pas auprès des personnels, ou la loi travail contre laquelle la mobilisation ne faiblit pas, prochain temps le 5 juillet.

La rentrée s’annonce tendue en collège où tout est prioritaire, de la mise en place des différents conseils à celle des programmes et des dispositifs en tout genre (nous nous abstiendrons de lister les autres prescriptions de la circulaire de rentrée). Elle sera difficile en lycée général et technologique aussi du fait des effectifs en augmentation sur tous les niveaux, de la pression sur les STMG dans nombre d’académies, et de la mise en place du droit au redoublement en Terminale sans cadrage national précis, apportant un élément d’incertitude supplémentaire. Elle sera compliquée dans les CIO, avec la poursuite du désengagement des conseils départementaux. Pour ces raisons, parce que le second degré, ses personnels et les élèves méritent mieux que le sort qui leur est fait, le SNES-FSU appelle à la grève le 8 septembre.

Le ministère a expliqué à la presse qu’il y aura assez de professeurs de mathématiques à la rentrée même si les concours ne font pas le plein. Il y aurait eu plus de postes ouverts au concours que nécessaire, de façon à attirer les candidats…curieuse méthode… II y a pourtant bien un problème d’encadrement des élèves.
– Des annonces pour le recrutement de volontaires du service civique proposent explicitement des tâches ou des missions dévolues à d’autres personnels notamment les AED, les CPE et les CO-Psy. Il s’agit là d’un détournement de la vocation de ces jeunes qui ne devraient en aucun cas se substituer à des personnels par ailleurs en nombre insuffisant dans beaucoup d’établissements.
– Dénoncer le bac comme un examen trop coûteux, trop lourd et inutile est devenu un rituel que vient alimenter la liste souvent longue de dysfonctionnements dans l’organisation des corrections et des oraux. Certes, cette année encore, nous sont remontées de nombreuses difficultés en particulier pour ce qui concerne les épreuves anticipées de Français. Convocations très tardives, très éloignées de l’établissement d’exercice ou du domicile, augmentation du nombre de copies par correcteur et de candidats par examinateurs … Force est de constater que les conditions de travail de l’enseignant examinateur et correcteur se dégradent. Pour autant, ce n’est pas ici l’examen du bac qui est en cause mais plutôt la pénurie de moyens et de personnels qui sévit dans les services des examens (DEC et SIEC). Il est urgent de donner les moyens nécessaires aux services concernés pour continuer à faire du bac un examen national, premier grade universitaire.

Le Conseil d’administration du Réseau Canopé s’est tenu lundi dernier 27 juin. Nous tenons à alerter sur le manque de lisibilité du pilotage de l’établissement. Les personnels, notamment les contractuels, en font les frais. Il leur est demandé de changer de métier, et souvent de lieu de travail, sans visibilité sur ce que le nouvel opérateur attend d’eux. Ces personnels, qui avaient adhéré au principe de réorganisation, demandent que leur expertise et la connaissance qu’ils ont de leurs métiers soient respectées, que leurs missions soient précisées, et que les objectifs de l’opérateur Canopé en termes de service public soient clarifiés. Avec la FSU, le SNASUB, le SNES et le SNUIPP soutiennent leur démarche. Et puisque la mission confiée à l’établissement public à caractère administratif « Réseau Canopé » relève des compétences consultatives du CSE, nous demandons en particulier aujourd’hui que soit très rapidement mis en place le conseil d’experts et d’usagers prévu à l’article 12 du décret n° 2014-1631 du 26 décembre 2014. La notice de ce dernier précise en effet : « Le nombre d’administrateurs du conseil d’administration est réduit et, afin de définir les besoins de la communauté éducative, est mis en place un conseil d’experts et d’usagers. »

En ce qui concerne les textes présentés ce jour :
– Le décret instituant un Conseil de la vie collégienne (CVC) accorde une grande souplesse aux collèges dans sa mise en place. C’est une bonne chose mais nous attendons aussi quelques précisions afin de renforcer le texte notamment sur la représentativité des élèves, au moins un par niveau et au moins un enseignant parmi les représentants des personnels et aussi sur une périodicité minimale des réunions. C’est le sens de nos amendements. Une circulaire nous parait indispensable pour préciser certains principes de fonctionnement : le volontariat des élèves, la parité, le lien avec les délégués élèves en les impliquant dans l’élection de leur représentants au CVC, la concertation comme première étape indispensable de la mise en place du CVC.   
– Par le décret relatif à la journée scolaire au collège, le ministère semble considérer que corseter les établissements dans l’élaboration des emplois du temps est une bonne façon de procéder. Quand les compléments de services des enseignants cesseront de se développer, quand les vies scolaires seront suffisament étoffées, alors il sera possible de travailler autrement l’organisation du temps des élèves dans les collèges. Cela nécessite évidemment un autre investissement que l’écriture d’une réglementation.
– Le texte sur les STI2D concerne des expérimentations qui se sont développées de façon « sauvage » dans quelques académies. Au-delà de cette volonté de cadrage, que l’on peut saluer, ce texte révèle d’une part l’inefficacité de certains enseignements d’exploration de Seconde et d’autre part la nécessité de revoir la structure et les co,tenus des séries technologiques industrielles. Espérons que le bilan de la DGESCO ira dans ce sens.

Pour finir, le SNES-FSU souhaite aux membres du CSE, quand ils les prendront, de bons congés bien mérités.