Un amendement au Projet de Loi des Finances 2023, retenu par le gouvernement après l’utilisation du 49-3, prévoit une enveloppe de 80M€ pour revaloriser de 10 % les AESH. Mais cette augmentation n’est prévue qu’à partir de septembre 2023. 10 %, et après ? Le SNES et la FSU revendiquent dès maintenant un salaire minimum de 1 850€, et une refonte de la grille permettant une réelle progression de carrière. Il faut aussi garantir aux AESH la possibilité de travailler à temps complet, avec comme unique employeur l’Éducation nationale et abandonner les PIAL et la politique de mutualisation des moyens. En laissant la situation des AESH se dégrader, l’État est responsable de la crise de recrutement qui laisse des élèves sans accompagnement. Des associations s’engouffrent dans cette brèche en proposant directement aux familles qui en ont la capacité financière le service d’AESH privées. Cette pratique scandaleuse introduit une rupture d’égalité et pose des questions de responsabilité. Comment l’intervention de ces personnels dans les écoles et établissements est-elle encadrée ? Face à l’État défaillant, le privé aux aguets. L’autorisation du chef d’établissement pour l’accès en classe est indispensable mais, quand bien même celle-ci serait accordée, cela ne règle pas les relations entre ces intervenant·es et l’équipe pédagogique. L’accompagnement ne peut se réduire à faire appel à des personnels extérieurs sans aucun suivi. Il doit, au contraire, être l’affaire d’équipes pluri-professionnelles dotées des moyens statutaires pour assurer une prise en charge globale des élèves en situation de handicap. On en est certes loin avec la place qui est celle des AESH aujourd’hui, mais c’est, cette place qu’il faut renforcer, à rebours des logiques d’externalisation privilégiées par l’État.


Pour répondre à tous ces enjeux, la création d’un véritable statut de la Fonction publique, de catégorie B, s’impose. C’est seulement ainsi que l’on pourra envisager une inclusion qui ne fragilise pas les équipes et qui ne se fasse pas au détriment des personnels et des élèves eux-mêmes.

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