Comme cela est précisé en introduction, « Le rapport d’enquête « Analyse des besoins des employeurs français au regard des compétences en langues vivantes étrangères » constitue l’un des principaux résultats du projet LEMP (Langues et employabilité), conduit en 2014-2015 par un consortium (Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, CIEP, Céreq-IREDU, Onisep, CCI France) avec un partenaire associé (Agence Erasmus+ France | Education Formation). Ce projet est cofinancé par la Commission européenne. » Selon cette enquête, « une entreprise sur deux recherche une compétence en langue vivante étrangère chez les candidats lors du recrutement » et « Si l’anglais est incontournable, l’enquête sur l’analyse d’offres d’emploi de Pôle emploi et de l’Apec fait apparaître que la maîtrise de deux langues étrangères est demandée dans deux annonces sur cinq exigeant une compétence linguistique », notamment l’allemand, l’espagnol et l’italien. Remarque : Cela va dans le sens d’un précédent rapport de la Commission Européenne, intitulé « Des langues pour l’emploi » et publié en 2011 : http://www.snes.edu/CE-des-langues-pour-l-emploi.html Selon l’enquête, les LV seraient en atout en termes de promotion, de mobilité et de rémunération, même si elles seraient plus utiles aux cadres et dirigeants (environ 58%) qu’aux ouvriers (environ 8%). Elles représenteraient aussi un atout pour une grande majorité des entreprises mais il est parfois difficile pour celles-ci de trouver des salarié-es compétent-es en langues. Autre fait intéressant, l’enquête montre que les salarié-es ont autant besoin de compétences orales qu’écrites. Remarque : Cela devrait donc éclairer les politiques éducatives françaises qui n’insistent que sur la priorité à l’oral en cours de langues vivantes… L’analyse des besoins des employeurs français au regard des compétences en langues étrangères, développée dans l’enquête (grâce à 801 questionnaires en ligne, 14 témoignages de responsables d’entreprise et une analyse de 1529 offres d’emploi) montre que « La compétence linguistique apparaît donc comme un facteur de compétitivité au niveau macroéconomique, et comme un élément clé de l’employabilité au niveau des individus. » L’enquête cite alors les politiques menées pour promouvoir le rapprochement des langues du monde de l’entreprise et notamment l’objectif de Barcelone (maîtrise de deux langues en plus de la langue maternelle), repris dans le rapport « Multilinguisme : un atout pour l’Europe et un engagement commun » (Commission européenne, 2008). Or, comme la formation a un coût important pour les entreprises, celles-ci attendent beaucoup de la formation initiale mais elle serait déficiente selon différentes enquêtes. Remarque : le rapport fait notamment référence à l’enquête Surveylang pourtant contestable : http://www.snes.edu/CE-competences-en-LV-des.html. L’objectif du projet est donc claire : « contribuer à améliorer l’employabilité des jeunes et de renforcer la compétitivité de la France via une meilleure prise en compte des besoins des employeurs. […] Sur la base de ce rapport une vaste campagne d’information et de sensibilisation du public cible (élèves de l’enseignement secondaire général et professionnel et leurs parents) sera mise en place. Elle s’appuiera principalement sur l’action des conseillers d’orientation pyschologues et des chefs d’établissement. » (p.15) Remarque : Nous ne pouvons que contester cette vision utilitariste de l’enseignement des langues réduit aux besoins des entreprises plutôt que d’être une ouverture sur l’autre et le monde. Ainsi, il s’agira d’ « insister sur l’importance du choix de la seconde langue vivante (LV2) ; en France, 96 % des élèves du secondaire étudient l’anglais en première langue vivante (Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, 2014). La différenciation des profils et la valeur ajoutée se joue donc de plus en plus au niveau du choix de la LV2. » Et, comme le rappelle l’enquête (p.50), « L’espagnol, et l’allemand sont les plus demandées en deuxième ou troisième langue étrangère parmi les offres d’emploi. D’autres langues sont requises dans les énoncés avec une prédominance des langues européennes, mais pas seulement : figurent ainsi l’arabe, le chinois, le danois, le finlandais, le flamand, le géorgien, l’italien, le japonais, le malgache, le mandarin, le néerlandais, le polonais, le portugais, le roumain, le russe, le slovaque, le suédois, le tchèque, le turc. » Remarque : Cela fait sourire quand on voit les effets de la réforme du collège en cours sur la diversification…

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