Le ministère vient d’adresser aux organisations syndicales son projet pour le bac, sans aucune concertation. Ce projet est très inquiétant, notamment en ce qui concerne l’enseignement et les évaluations en LVER. Les arrêtés (en PJ) portent surtout sur l’évaluation et renvoient donc à plus tard les programmes et contenus d’enseignement, comme si cette question était secondaire. Nous vous proposons quelques analyses rapides. Faites circuler l’information. 1. L’évaluation Les modalités retenues pour les épreuves de LVER sont le « contrôle continu ». Sachant ce que sont les ECA (épreuves en cours d’année) actuelles, nous ne pouvons que nous inquiéter sur ce que seront ces nouvelles épreuves, écrcites et orales, réparties entre Première et Terminale, sans que l’on sache aujourd’hui comment cela sera fait et selon quel calendrier. Le texte traitant des épreuves communes disant : « L’organisation des épreuves communes de contrôle continu relève de chaque établissement scolaire, qui en détermine les modalités d’organisation, y compris pour les épreuves de remplacement. » Par ailleurs, le souhait de Mathiot de mettre en place des certifications ne peut que nous inquiéter davantage. Concernant l’évaluation, un autre passage interroge : « Pour les candidats scolarisés dans les sections européennes ou de langues orientales, l’une des évaluations des enseignements optionnels énumérés précédemment peut, au choix du candidat, être remplacée par l’évaluation spécifique prévue par l’arrêté du 9 mai 2003 relatif aux conditions d’attribution de l’indication « section européenne » ou « section de langue orientale » sur les diplômes du baccalauréat général et du baccalauréat technologique. » En effet, si l’élève ne passe pas obligatoirement sur son option, cela la décrédibilise un peu, non ? S’il passe son épreuve dans les conditions de l’arrêté de 2003, celle-ci, prévoyait une « interrogation orale de langue, comptant pour 80 % de la note » et « la note sanctionnant la scolarité de l’élève dans sa section au cours de la classe terminale, qui compte pour 20 % de la note globale. Elle est conjointement attribuée par le professeur de langue et le ou les professeur(s) de la ou les discipline(s) non linguistique(s) ayant fait l’objet d’un enseignement dans la langue de la section ». Par conséquent, quand et comment cela se ferait ? Enfin, la mention d’une banque de sujets nationale peut paraître séduisante sur le papier mais la question de qui va l’alimenter et de comment elle va fonctionner reste entière ; les banques académiques actuelles ayant bien montré toutes leurs limites. 2. Les enseignements Les arrêtés n’en dévoilent pas grand-chose. Concernant les LELE (littératures en langue étrangère), qui sont maintenues, contrairement à la LVA (langue vivante approfondie), nous ne savons toujours pas qui aurait à charge cet enseignement. Si les langues régionales réapparaissent (elles avaient été ignorées jusqu’à maintenant), néanmoins de nombreuses questions demeurent comme leur enseignement dans les séries technologiques ou le maintien des sections bilingues en lycée. Enfin, dans les séries technologiques, l’objet technologique continue d’être obligatoirement en LV1 et se ferait avec les mêmes modalités discutables qu’actuellement. En résumé, le MEN doit rapidement clarifier quelles épreuves de LV feront l’objet d’un écrit et/ou d’un oral, sous quelle forme et quand. En effet, s’il souhaite maintenir des notions et des programmes, tels qu’ils existent aujourd’hui, il n’est pas envisageable, sur le plan pédagogique, d’avoir des épreuves, même de contrôle continu, tôt dans l’année ou dans le cycle. Les questions liées à la LVA, aux langues régionales et aux modalités d’évaluation, dont les certifications, restent entières. Alors qu’une réforme du bac et du lycée s’impose pour donner à l’examen plus de légitimité et à la formation des élèves plus d’ambition, ce gouvernement fait le choix de la complexité d’organisation et de la dégradation des conditions de travail des personnels. La volonté d’aller à l’inverse de la démocratisation et de l’égalité sur tout le territoire est maintenant une évidence, sans même parler du déni du dialogue social et du mépris pour les enseignant-es. Rendez-vous le 22 mars dans la rue !

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