Si ce programme entre en vigueur, les élèves de Seconde n’auront à s’inquiéter ni des limites écologiques de la croissance, ni des inégalités économiques et sociales, ni du chômage alors que toutes ces questions, fondamentales, auraient pu aisément être introduites. Le marché, dans une présentation qui omet le rôle des institutions ainsi que la possibilité de défaillances ou de déséquilibres, occupera quant à lui la moitié de la partie économie du programme…
On pourra regretter aussi que ce programme maintienne un cloisonnement disciplinaire strict, qui n’a pas montré, depuis bientôt 10 ans qu’il structure les programmes, qu’il permettait une meilleure transmission des savoirs aux élèves. L’introduction d’une partie « Sciences politiques » dans le programme de SES en Seconde est cependant une bonne nouvelle puisque cette discipline, qui fait partie des programmes de concours des enseignants de SES, est une composante essentielle des sciences sociales.
Par ailleurs, aborder l’année par un chapitre épistémologique, bien trop ardu pour des élèves de Seconde et peu nécessaire à ce stade de leur scolarité, est une aberration pédagogique. Ce chapitre introductif risque fort de mettre les enseignants en difficulté tant il sera difficile d’accrocher l’intérêt des élèves, ce qui est décisif en début d’année. En voulant faire une propédeutique à l’enseignement supérieur dès l’année de Seconde plutôt que de donner aux élèves des connaissances leur permettant de comprendre les enjeux économiques, sociaux et politiques contemporains, on passe à côté de ce qui fait l’intérêt des SES…

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