L’enquête a recueilli plus de 1000 réponses, très majoritairement de syndiqué-es, avec presque autant d’enseignant-es de lycée que de collège.
Cette enquête confirme énormément de points que nous connaissions déjà :
– la plupart des collègues ne travaillent pas en groupes de compétences (76,5%). Quand ils-elles le font, c’est parfois (28 % des cas) sous la pression du chef d’établissement et de l’IPR. Ils permettent d’avoir des groupes allégés par rapport aux groupes-classes habituels dans la majorité des cas.
– quand les enseignant-es de LV sont coordonnateurs-trices, c’est sans toucher d’IMP (dans 60 % des cas environ).
– seul-e un-e enseignant-e sur deux dit avoir une salle dédiée aux langues.
– s’ils-elles se disent plutôt intégré-es dans les équipes, le travail avec les services sociaux et de santé pourrait être amélioré dans 40 % des cas.
Le travail de préparation et de correction se fait principalement à la maison pour des raisons de conditions matérielles (65%). Le travail dans l’établissement n’est pas concluant car il n’y a pas d’espace réservé à cela, trop de bruits, de nuisances. Le travail est plutôt consacré aux tâches administratives, à résoudre les problèmes de vie scolaire : punition, rapports, contact avec les parents, accueil des parents. Sinon le travail se limite au découpage, photocopies, impression même si des fois le matériel informatique est désuet et tombe en panne.
Les enseignant-es disent passer le plus de temps en réunions et tâches administratives diverses.
Un-e enseignant-e sur deux organise un échange ou un voyage ; préparation pour laquelle il-elle passe plus de 20h dans 70 % des cas. Quand on les aide, ce sont les collègues qui le font majoritairement (67%) mais nombreux-ses disent n’en recevoir aucune (24%). Un-e enseignant-e sur deux dit également ne pas avoir de subvention pour organiser ces voyages. Ils et elles engagent des frais personnels dans 54 % des cas, non pris en charge par l’administration ensuite (83%).
Si la plupart des collègues n’ont pas d’avis sur le programme inter-langues, ils-elles en ont un sur les programmes de cycle qu’ils rejettent majoritairement. Mais ceux qui ont un avis sur les programmes du lycée, trouvent les 4 notions vagues, théoriques, vastes, limitatives, fourre-tout, passe partout, inutiles, une catastrophe, ennuyeuses, répétitives d’une langue à l’autre…
Ils-elles trouvent très insuffisant l’horaire disciplinaire pour mener à bien le programme dans 87 % des cas et contestent la globalisation des horaires à hauteur de 58 %. Pour le lycée, les collègues souhaitent au moins 3 heures par niveau et au-delà de 25 élèves par groupe ils souhaitent un dédoublement systématique, ce qui porte l’horaire à 5 h prof.La globalisation dans leur esprit rime avec diminution. En plus, si toutes les langues ont souffert de cette réduction d’heures, les arbitrages au niveau local se font au détriment de la LV2. Vu l’horaire et les coefficients, les LVER sont devenues des matières mineures.
Concernant les épreuves au Baccalauréat, apparues avec la réforme des lycées de 2010, 90 % des collègues disent qu’elles ont entraîné une surcharge de travail et 80 % une dégradation de leurs conditions de travail, sans compter qu’elles n’ont pas amélioré les conditions des apprentissages des élèves dans 85 % des cas. Cette surcharge de travail se traduit par une fatigue permanente, un épuisement, un burn-out. La majorité des collègues rejettent l’ECA et souhaitent des épreuves terminales nationales en juin (72%) avec un cadrage national strict (76%). Dans le cadre d’une réforme de ces épreuves, ils-elles disent vouloir ne garder toutes les activités langagières que si les conditions de passation sont améliorées (34%) et si les attentes varient selon les séries (30%). Ils souhaitent également d’autres grilles d’évaluation (82%) car celles-ci sont trop généreuses et favorables aux élèves mêmes à ceux qui sont incapables de produire des énoncés corrects. L’introduction des ECA a diamétralement changé le travail des enseignants qui ne ne font que survoler les notions ; leurs cours sont décousus ; ils passent leur temps à évaluer les différentes compétences. C’est une course contre la montre : enseigner, évaluer, passer les ECA. Par conséquent les aspects linguistiques (grammaire, lexique, phonologie) ne sont pas traités faute de temps alors que les élèves les plus fragiles en demandent.
Enfin, les collègues estiment majoritairement (62%) que leur formation initiale ne les préparent pas suffisamment bien à l’exercice du métier et qu’il faudrait une formation continue disciplinaire (77%). L’enquête montre que les enseignants demandent une formation quasiment sur tous les aspects du métier : didactique, pédagogie, langue, civilisation, culture, la gestion de classe et des conflits, prise en charge des élèves aux besoins spécifiques, les réformes, les évaluations, les examens. La fréquence va d’une fois par mois à deux fois par an. Cela traduit un besoin important chez les enseignant-es.

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