Suite à l’invitation réservée aux seuls SNES-FSU, SE-UNSA et SGEN-CFDT le jeudi 24 mars pour discuter de la circulaire de rentrée 2016, le SNES-FSU avec l’intersyndicale du second degré a exprimé à la ministre les raisons de son refus d’y répondre.

Le choix du ministère de s’appuyer sur certains syndicats plutôt que d’autres, sans aucun critère objectif de représentativité, est symptomatique du traitement ces derniers mois des dossiers éducatifs concernant le second degré. Le SNES-FSU est consulté et écouté, ce qui permet de garder les apparences d’un soi-disant « dialogue social », mais ses propositions ne sont pas entendues ni prises en compte. En particulier, tout se passe comme s’il n’y avait pas une opposition déterminée des personnels à la réforme Collège 2016.

CIRCULAIRE INACCEPTABLE

Le contenu du projet de circulaire est dans la droite ligne de la politique ministérielle des derniers mois, et même amplifie certains axes. La mise en place de la réforme du collège est longuement détaillée, elle s’appuierait sur un rapprochement des « cultures des enseignants du premier et du second degré ». Le projet de texte insiste sur le rôle du conseil pédagogique (évaluation des élèves), présente un nouveau DNB en contradiction avec l’arrêté (la deuxième épreuve écrite porterait suivant les sessions sur deux des trois disciplines SPC, SVT, technologie). Il y aurait à la rentrée de nouveaux manuels en français, mathématiques et histoire-géographie, et en LV2 pour la Cinquième. Avec quels fonds ?

Dans la continuité de la réforme Chatel, le lycée voit notamment l’ouverture de la nouvelle option Informatique et culture numérique en Première, un focus sur la prise en charge par les enseignants et CPE de l’orientation en fin de Terminale, et la possibilité de jouer sur les affectations en Seconde jusqu’au retour des congés d’automne. S’ensuit enfin l’inventaire habituel de toutes les priorités, dont la rengaine sur les valeurs de la République.

PRESCRIPTIONS HORS SOL

Au final se pose la question plus générale de l’objet des circulaires de rentrée. Ces textes fleuves ne donnent aucune priorité dans les axes de travail, mais une avalanche de prescriptions dont on sait bien qu’elles ne pourront être mises en œuvre. Ils prennent des allures de profession de foi de la « centrale », surplombante et déconnectée du terrain. Pour toutes ces raisons, le SNES-FSU a fait le choix cette année, et contrairement à ses habitudes, de ne pas s’engager dans un processus d’amélioration du projet avec le ministère : la conception même du texte serait à reprendre, ce qui n’était pas à l’ordre du jour proposé.

Valérie Sipahimalani

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