La réforme du collège, dont les IPR se chargent de faire la promotion au cours des formations-formatages, n’a pas fini de faire des dégâts, en particulier sur l’enseignement des langues anciennes. Les échanges des enseignants de lettres sur les listes de diffusion SNES-FSU se multiplient pour en témoigner.

Le scandale du sort fait aux LCA (langues et cultures de l’antiquité) est dénoncé unanimement par les collègues de lettres. Dans plusieurs académies aucune formation n’est prévue, dans d’autres, elle est embryonnaire ou décevante : résumé des programmes, parfois simple tour d’horizon déprimant de la situation des LCA, ou pire, formation à distance complètement inopérante. Les collègues présents en sont parfois sortis stupéfaits, lorsqu’ils ont entendu qu’enseigner les LCA était «à la portée de tous» ou
qu’il n’était pas prévu de dispenser un enseignement linguistique. Cependant, quelques rares académies ont profité de cette opportunité pour offrir aux professeurs de collèges et de lycées des temps de rencontre, nécessaires pour espérer maintenir un enseignement en lycée.

DISPARITÉS ET INÉGALITÉS
Les « formations » en Lettres ont également montré, s’il en était besoin, les inégalités et les différences d’interprétation des textes d’une académie à l’autre. Certains ont entendu que le latin n’était pas subordonné à l’ouverture d’un EPI-LCA, d’autres que les élèves devaient suivre cet EPI sur trois ans pour avoir droit à l’enseignement de complément. Les IPR ont osé dire que les chefs d’établissement sont rois et organisent comme ils le souhaitent les enseignements, même si c’est pédagogiquement contestable ! Les dotations des rectorats sont aussi très variables : parfois les heures de LCA sont à prendre sur la marge horaire de 2 h 45, ailleurs une dotation supplémentaire de 3 heures est fléchée dans la DHG. Une certitude toutefois : tous voient leur horaire de langues anciennes fondre… Les professeurs de lettres classiques oscillent entre la colère, la déprime, le sentiment de harcèlement. Beaucoup envisagent de renoncer à leur spécificité, au latin et au grec, qui ont fait leur identité professionnelle pendant des années, pour devenir professeurs de lettres modernes et garder des possibilités de mutation.
Le SNES-FSU engage tous les collègues à s’inscrire dans la résistance pédagogique pour assurer la pérennité de leur discipline ; il les invite à renseigner une enquête en ligne (https:// fr.surveymon-key.com/r/Enquete-LCA-rentree-2016), afin d’être en mesure de faire un bilan du sort qui est fait actuellement aux lettres classiques, et ainsi de mettre en place des résistances collectives. Merci de diffuser également cette enquête auprès des collègues non syndiqués.

Sonia Mollet, Magali Espinasse

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