Les « fils verts » des programmes de français

Dans un document intitulé « Renforcement des enseignements relatifs au changement climatique, à la biodiversité et au changement climatique », le Ministère a publié des modifications des programmes de collège, proposées par le CSP (Conseil Supérieur des Programmes), qui apparaissent surlignées en vert dans les documents. Ces suggestions ont presque toutes été validées quand sont parus les nouveaux programmes au BO du 30 juillet 2020.

En français (cycles 3 et 4), celles-ci ne portent que sur la partie « culture littéraire et artistique » du programme. Selon nous, elles ne font qu’expliciter des possibilités sous-jacentes dans les objets d’étude, sans contraintes. Elles sont cohérentes avec les problématiques.

Un point plus épineux en Quatrième

Seule la mention  « l’analyse d’articles ou d’écrits publiés sur les réseaux sociaux à propos du réchauffement climatique », au niveau 4ème, nous interroge. Veut-on nous rapprocher un peu plus de l’univers de la communication, parce qu’il faudrait que l’enseignement des lettres s’adapte au monde qui change et aux écrits d’aujourd’hui ?
S’agit-il de jeter un soupçon systématique sur ce qui est relayé par les réseaux sociaux ? Les lanceurs d’alerte utilisent pourtant ce moyen, tout autant que les pseudo-scientifiques…
Surtout, nous ne pensons pas que nous ayons tous les arguments pour démêler ce qui peut être contesté et qui relève de l’opinion, de ce qui est avéré et qui relève du savoir scientifique sur une question sujette à autant de polémiques. Les professeurs de SVT sont mieux placés que ceux de Lettres pour déconstruire les contre-vérités, les simplifications qui déforment la vérité et montrer à quel moment on quitte le domaine de ce qui est prouvé ou démontré pour aller vers des considérations plus idéologiques.

Les LCA de nouveau hors-champ

Une nouvelle fois les LCA ne font pas partie des programmes considérés. Elles sont pourtant bien enseignées au collège et la partie du programme portant sur « la ville et la campagne », aurait pu servir de support à une réflexion. S’il nous paraît que les langues anciennes n’ont pas vocation à être une discipline mise « au service de », c’est un camouflet supplémentaire après la totale absence des LCA dans le document qui précisait les attendus de la fin d’année dans le contexte de la crise sanitaire.