La loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel » a donné aux régions la responsabilité d’élaborer la documentation de portée régionale sur les enseignements et les professions et de diffuser cette information en lien avec les services de l’État

Trois ans après, les régions n’ont pas rempli leurs missions. Non seulement très peu de régions ont mis à disposition des élèves, des enseignants et des familles les guides papier, post 3ème et Terminale, fournis jusqu’à présent gratuitement par l’ONISEP. Mais nombreuses sont celles qui subventionnent des salons privés, dont le fonctionnement interroge la déontologie : entrée payante ou monnayable par ses données personnelles, pas de signalétique distinguant clairement les établissements publics, privés sous contrat et privés hors contrat, maintien de ces salons en période forte de contamination pour honorer des accords commerciaux, au détriment de la santé de tous.

Parallèlement, l’ONISEP dont les délégations régionales ont été décimées, n’est plus en mesure de produire les informations fiables, exhaustives et objectives dont les élèves comme les enseignants et les PsyEN ont besoin ! Des outils indispensables comme l’Atlas des formations, des fiches actualisées sur le contenu des formations et les diplômes n’existent plus ! L’unité des présentations est fragmentée en autant de formats régionaux.

Les fiches métiers, rédigées pour répondre aux questions des élèves sont désormais confiées aux branches professionnelles ou à leurs organes de formation qui outre un langage peu adapté privilégient la présentation de l’apprentissage et des certifications de qualification professionnelle, au détriment des diplômes nationaux et des établissements publics.

Alors que le printemps de l’orientation est prévu du 14 au 18 mars, on ne peut que s’interroger sur la choix fait par le MENJS de valoriser le recours à certains partenaires privés censés aider les élèves dans l’élaboration de leurs projets d’orientation. Désormais 8 organismes deviennent les référents officiels pour l’accompagnement de l’orientation des élèves. Quelles garanties quant aux conseils dispensés ? Sur la base de quelles expertises, de quelle connaissance des élèves ces organismes, sont-ils promus au rang de spécialistes ? Quelles assurances sur le respect de la gratuité quand le MENJS lui-même promeut des organismes à lucrativité limitée ?

Quelles garanties sur les respects de la protection des données personnelles quand certains organismes reconnaissent recueillir les données personnelles sur les profils des jeunes pour les transmettre à des sous-traitants ?

Manifestement c’est bien le service public d’information et d’orientation qu’on démantèle et qu’on asphyxie ! Mais surtout, c’est l’avenir des élèves qu’on brade et les inégalités sociales qu’on renforce. Il est temps d’arrêter cette dérive ! Le SNES-FSU rappelle que les Psychologues de l’Éducation nationale chargés de l’orientation des jeunes n’ont de ligne de conduite que leur réussite, leur épanouissement et leur émancipation. Est-ce pour cela qu’on maintient la spécialité en sous-effectif et qu’on ferme les CIO ?

Le SNES-FSU revendique le maintien des CIO, service public de proximité, le recrutement de Psychologues de l’Éducation nationale et le respect de leur mission auprès des élèves et des familles.