La « grande cause nationale » tarde à trouver des mesures concrètes.

Les chiffres sont consternants : 146 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2019. Elles ne seront malheureusement sans doute pas moins nombreuses en 2020, tant ces chiffres ne doivent rien au hasard ni à la fatalité, mais plutôt à l’absence de mise en œuvre d’une politique publique ambitieuse de prévention, de répression et d’accompagnement social et psychologique des victimes. Les promesses faites au début du ­quinquennat sont restées vaines et sans financement. Quelle grande cause nationale que celle qui laisse ses citoyennes mourir ?

Sans protection

Les places d’hébergement manquent

Les places d’accueil en hébergement d’urgence et sécurisé continuent de manquer cruellement, les bracelets permettant de prévenir les victimes que leur agresseur se trouve à proximité ne seront mis à ­disposition qu’en septembre. Les effets du confinement se sont fait sentir, laissant les victimes à la merci de leur agresseur et provoquant une explosion de drames dont les meurtres ne sont que la partie émergée. Rien n’a été fait pour protéger les victimes ainsi que leurs enfants, victimes eux aussi, même pendant la crise sanitaire qui a rendu plus difficile l’éviction de l’agresseur du domicile conjugal et a entraîné la hausse spectaculaire des appels à l’aide.

Si l’Assemblée nationale a envoyé un signal positif en promulguant une loi permettant aux médecins de lever le secret médical en cas de danger pour les femmes, le SNES-FSU continue de revendiquer une politique publique ambitieuse et financée pour que cessent les violences faites aux femmes, dans le cadre privé autant que sur leur lieu de travail.

Aurélia Sarrasin