La déclaration préalable du SNES-FSU est à lire ci-dessous.

CSE du 1er octobre 2025 – Déclaration préalable du SNES-FSU

Madame la Directrice, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs

Reporté à deux reprises, le 18 septembre un jour de grève, puis le 23 septembre à la veille de la rencontre de l’Interprofessionnelle avec le Premier ministre, le CSE se tient finalement aujourd’hui, veille d’une nouvelle grande journée de mobilisation.

La première journée de grève interprofessionnelle le 18 septembre a marqué par son ampleur dans tout le pays. Quelques jours à peine après la rentrée des élèves, les personnels du second degré se sont particulièrement mobilisés et étaient en grève à plus de 45 %. Une preuve, s’il en fallait, que les collègues n’en peuvent déjà plus de leurs conditions de travail et exigent une rupture nette avec la dévalorisation salariale. Plus de justice sociale, plus de justice fiscale, plus de justice environnementale : des revendications qui prennent tout leur sens dans les métiers de l’enseignement.

Face à un Premier ministre qui n’a apporté aucune réponse aux attentes des manifestant·es, l’interprofessionnelle et l’intersyndicale de l’Éducation (FSU, UNSA Éducation, FNEC FP FO, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ’action et SUD Éducation) appellent l’ensemble des collègues à cesser le travail ce jeudi et à manifester pour un autre budget et pour l’avenir du service public d’Éducation.

Malgré une ministre démissionnaire et l’absence de gouvernement, le ministère de l’Éducation nationale ne montre pas son intention de marquer le pas. L’ordre du jour de ce CSE en est la preuve et les affaires courantes sont appréciées de manière bien abusive. Dans les services, l’instabilité politique semble même doper la production de textes, de notes de service, de guides, de vadé-mécums, de mémos, de foires aux questions publiés.

L’offensive du ministère pour déposséder les professeur·es de l’évaluation de leurs élèves, au lycée comme au collège, s’est même accélérée ces dernières semaines. Personne n’est dupe sur les intentions de l’administration ! Derrière l’objectif affiché « d’objectiver » le contrôle continu au baccalauréat et au DNB, ou de garantir des « moyennes représentatives », ils’agit de déstabiliser en profondeur et de mettre au pas les personnels sommés de justifier l’ensemble de leurs pratiques professionnelles, une « précarisation subjective »bien documentée en sociologie du travail comme outil du néo-management.

Le SNES-FSU le rappelle haut et fort : la liberté pédagogique des professeur·es pour organiser leur enseignement, dans le respect des programmes, est inscrite dans la loi de 2005. Elle se prolonge par leur responsabilité d’évaluer les élèves, mentionnée dans les statuts particuliers des enseignant·es du second degré de 2014.

Alors que les savoirs sont toujours plus questionnés par les élèves, voire contestés parfois, la réforme de la formation initiale va à contresens en attaquant le haut niveau de maîtrise disciplinaire des professeur·es du second degré. Le concours en L3 interrompra le cursus universitaire des candidat·es au milieu de la L3 pour suivre une formation statutaire forgée par l’employeur au service d’une employabilité immédiate et docile.

Cette formation va aliéner les futur·es professeur·es et CPE aux injonctions, prescriptions, guides ou autres plans et dispositifs, sans plus de réflexion, d’imagination ni d’innovation pédagogique. Le SNES-FSU est en profond désaccord avec cette réforme qui entend avant tout miner le statut de cadre A de la fonction publique des prochaines générations d’enseignant·es et CPE. Un prétexte de plus pour leur refuser une revalorisation des carrières !

Dans l’attente de la nomination du gouvernement, le SNES-FSU demande le retrait de l’ordre du jour du texte portant sur le renforcement du contrôle des établissements. Les mesures proposées sont une provocation en assouplissant les modalités des procédures dont le réseau privé catholique saura tirer profit une fois de plus avec la complaisance voire la complicité de certains hauts responsables. La révélation des violences de Betharram ou encore des agissements sexistes et homophobes à Stanislas ne semble visiblement pas embarrasser le nouveau SGEC.

Le SNES-FSU demande d’ailleurs à la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) de nous préciser sa méthode et les mesures prises pour contrôler effectivement la pleine application de l’EVARS dans le privé sous-contrat.

Pour terminer nous souhaitions aborder le calendrier des examens qui vient d’être publié. Aucun ajustement n’a été concédé après les concertations sur le baccalauréat général et technologique. Le SNES-FSU insiste et réitère sa demande d’avancer les épreuves anticipées de français et la philosophie de quelques jours afin de ménager des délais de correction raisonnables. Le desserrement du calendrier permettrait de plus de proposer des solutions de repli en cas de canicule.

Il n’est pas envisageable de laisser les personnels comme les élèves travailler dans des locaux inadaptés, mal ventilés et dans une température ambiante dépassant les 30 degrés, voire les 40 degrés.

Cette demande a été partiellement entendue pour le DNB puisque l’épreuve de français a été avancée au vendredi 26 juin matin et l’histoire-géographie déplacée sur une matinée. Pourquoi l’épreuve de sciences et technologie demeure-t-elle l’après-midi ? Les épreuves devraient toutes être avancées en matinée pendant la semaine du 26 afin que les collègues puissent participer aux réunions de préparation de rentrée.

L’étalement des épreuves de bac permettrait de repenser l’articulation avec le calendrier des affectations dans l’enseignement supérieur. Pour assurer à l’ensemble des candidat·es une plus grande sérénité dans la préparation au bac, le SNES-FSU demande que la communication des premières propositions sur Parcoursup se fasse après les épreuves écrites.

Décidément, le « chemin qui s’oriente vers un dialogue constructif » est bien difficile à suivre pour le ministère, comme le montrent cette nouvelle absence de prise en compte de nos propositions, pourtant approuvées par l’ensemble des organisations syndicales, de même que l’inscription à l’ordre du jour de ce CSE de textes cruciaux non concertés en groupes de travail ou en commissions spécialisées.


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