Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Le 12 janvier, le ministre a annoncé par voie de presse la suppression de la technologie en Sixième pour financer et loger dans les 26 heures élève un accompagnement obligatoire en mathématiques ou français pour tous les élèves. Le ministre a changé mais les méthodes se perpétuent : comment est-il encore possible alors que les collèges débattent dans les CA de la préparation de rentrée d’annoncer de tels bouleversements dans l’organisation des enseignements ? En plus des conséquences des baisses de DHG liées aux 481 emplois supprimés au budget du second degré, des postes de technologie mais aussi de SVT et de physique chimie pourraient être fragilisés entraînant un complément de service voire une mesure de carte scolaire. Le nouvel accompagnement en mathématiques ou français peut aussi défaire des dispositifs de soutien existants qui au fil du temps sont venus consolider des postes. Le SNES-FSU appelle les représentants élus des CA à dénoncer ces orientations qui ne sont portées par aucun texte réglementaire et à voter contre toute répartition de la DHG qui n’afficherait pas les 4 heures du bloc sciences et technologie. Ni la saisine du CSP par le ministre pour des aménagements de programme ni même une note de service adressée en urgence aux recteurs ne constituent un appui réglementaire pour supprimer la technologie en Sixième. Et au delà de l’intérêt de ce choix pour le service public d’éducation, comment ne pas imaginer l’effet délétère que cela peut avoir pour les personnels directement concernés, qui le vivent comme un « plan social » ?

Que va-t-on nous annoncer prochainement pour la classe de Cinquième quand il s’agira de faire de la place dans les enseignements afin d’implanter une demi-journée par semaine pour la découverte des métiers, quelles disciplines seront cette fois visées ? La nouvelle réforme du collège prend décidément un bien mauvais départ !

Le nouvel accompagnement en Sixième est d’ailleurs révélateur d’une approche rabougrie des savoirs disciplinaires pour atteindre les meilleurs scores dans les évaluations standardisées et chiffrées sur la lecture, l’orthographe, la fluence, le calcul mental. La FSU revendique tout au contraire l’enseignement d’une culture commune riche des apports disciplinaires. La technologie y contribue dès la Sixième et elle permet tout à la fois de manipuler et d’interroger la rationalité technique des systèmes de nos sociétés modernes. A la place de la technologie, le ministère préfère donc un dispositif de soutien ou d’approfondissement en mathématiques ou français qui pourra être assuré par des collègues de presque toutes les disciplines et par des professeurs des écoles encouragés par le Pacte, le tout au mépris des statuts et qualifications disciplinaires. Les évaluations nationales seraient exploitées pour construire les groupes de niveaux, dépossédant encore plus les personnels de leur expertise mais un tri sur un tableur n’exige pas en effet de concertation entre collègues. Au lieu d’engager une nouvelle réforme sans aucun bilan de la précédente ni des expérimentations en cours, il y a urgence bien au contraire à réduire les effectifs au collège et à redonner du temps pour les apprentissages au sein de la classe.

C’est de temps dont les personnels manquent aussi au lycée alors que les épreuves de spécialité restent programmées les 20 et 21 mars contre l’avis de presque toutes les organisations syndicales. Hier avec les associations de spécialistes, la « course au programme » a rappelé ce que vivent nos collègues pour préparer les élèves aux épreuves, des élèves déjà sous la pression de Parcoursup.

Le SNES-FSU renouvelle sa demande d’allégement des épreuves de l’EAF et engage les collègues d’ici la fin d’année à ne pas aller au-delà des 16 textes à préparer pour l’oral. Le SNES-FSU rappelle une fois encore sa demande de concertations sur l’ensemble des programmes au lycée et l’urgence de débuter par les programmes et épreuves de français en Première.

Les préparations de rentrée se suivent et se ressemblent, toujours sous le signe des rafistolages permanents. Le ministre décide l’introduction des mathématiques pour les non-spécialistes mais c’est à moyens constants. Il faut « réconcilier » les élèves avec les maths dès la seconde affirme aussi le ministre qui finalement renvoie à d’hypothétiques heures de soutien et à un accompagnement personnalisé moribond. Comment considérer qu’une  organisation des enseignements aussi incohérente pourrait garantir de bonnes conditions d’apprentissage ? Il est urgent d’en finir avec cette réforme du lycée qui n’en finit pas de saper la formation des jeunes. 

Revenir à des épreuves nationales en juin, en finir avec le contrôle continu, repenser les contenus et l’organisation des enseignements. Oui, un autre lycée est possible !

Dans un contexte de mobilisation sociale contre la réforme des retraites, la déclaration de la FSU y reviendra, le ministère a enfin dévoilé ses intentions chiffrées pour la revalorisation des salaires des personnels. Après des mois d’attente, les mesures envisagées sont inacceptables et préfigurent avec le pacte, un salaire indexé sur des missions supplémentaires qui creuseront un peu plus encore les inégalités salariales entre les hommes et les femmes. La charge de travail de nos métiers est déjà écrasante comme l’a documenté notamment la Depp elle-même. Le ministère imagine-t-il vraiment attirer vers nos métiers des étudiant-es avec un salaire plafonné à 2000 euros pendant 15ans sauf à s’épuiser un peu plus encore avec des missions contractualisées avec le chef d’établissement ? Le SNES avec la FSU revendique une revalorisation des salaires en début, milieu et fin de carrière sans aucune contrepartie. Cette revalorisation doit concerner tous les corps, pour ce qui est du second degré, les professeurs certifiés, agrégés, de chaires supérieures, les personnels des vies scolaires et les psychologues de l’Éducation Nationale. Il s’agit aussi de porter les salaires des AED et AESH à 1 850€ minimum par mois.

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