La mise en place du LSU (Livret scolaire unique) avec un cadrage insuffisant génère de multiples interprétations allant jusqu’à remettre en cause la liberté pédagogique des équipes et à des injonctions incompréhensibles. Force est de constater que les pressions sont fortes sur le terrain et outrepassent largement les textes réglementaires :
– prescription d’évaluations par le chef d’établissement pour renseigner des grilles de compétences locales, qui compliquent à l’envie les bilans intermédiaires (bulletins trimestriels), devenu illisibles pour les familles avec parfois avec un nombre de pages invraisemblable (notes, compétences, couleurs…), ce qui va à l’encontre de l’esprit des textes réglementaires
– évaluation de l’accompagnement personnalisé ou des parcours, alors qu’ils sont déjà évalués dans le cadre des enseignements.
– positionnement des élèves sur les domaines et sous-domaines du socle demandé en cours d’année alors que ce travail doit être fait uniquement en fin de troisième trimestre (fin de Sixième et fin de Troisième)
– demandes de détailler les « éléments de programmes travaillés pendant la période » au delà du raisonnable, jusqu’à notifier des « compétences transversales » ou des attitudes, alors que le menu déroulant devrait suffire. De plus, certaines interfaces ne répondent pas au cahier des charges : par exemple, pas de menu déroulant pour saisir les éléments du programme travaillés.

Ces prescriptions locales relèvent du non-sens pédagogiques, elles augmentent encore la charge de travail, et n’ont pas d’intérêt pour la communication avec les parents.

Les collègues sont désemparés et parfois exaspérés par le temps perdu, qui serait mieux employé à la préparation des séquences pédagogiques. Le SNES-FSU dans une lettre à la ministre demande que des instructions écrites soient données aux chefs d’établissements et IA-IPR afin que les collègues ne se voient plus imposer des tâches chronophages et inutiles.

Le SNES-FSU rappelle :
le socle commun de connaissances de compétences et de culture n’a pas à être validé ni évalué au cours de l’année (contrairement au socle précédent de 2005) ; seul est obligatoire le positionnement des élèves en fin de cycle. Il n’y a donc pas lieu de tenir des « conseils de socle », c’est le conseil de classe de troisième trimestre de Sixième et de Troisième qui statue.
– l’évaluation formative et sommative des élèves relève de la liberté pédagogique des enseignants dans le cadre des textes réglementaires, qui laissent la liberté de choisir son ou ses outils d’évaluation : notes, compétences, couleurs etc. Les notes ne sont pas supprimées (arrêté du 31 décembre 2015 : « Au cycle 3, les bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève comportent au moins […], le cas échéant, en classe de 6e, la note obtenue par l’élève » ; « Au cycle 4, les bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève comportent au moins […] la note de l’élève ou tout autre positionnement de l’élève au regard des objectifs d’apprentissage fixés pour la période. »
– la rubrique « éléments de programmes travaillés durant la période » du LSU doit être renseignée à l’aide du menu déroulant prévu à cet effet, en lien avec les programmes disciplinaires. Il doit par ailleurs être possible de renseigner une seule fois les éléments de programmes travaillés pour une même classe et de ne pas avoir à les ressaisir pour chaque élève. Il faut refuser de renseigner deux bulletins (ENT et LSU) par trimestre : le LSU n’ayant pas été opérationnel au remier trimestre, les personnels n’ont pas à le renseigner pour rattrapage.
– les enseignants sont maîtres de leurs appréciations dans le respect des textes réglementaires.

Dans le cadre de la résistance pédagogique, le SNES-FSU appelle à ne pas renseigner les rubriques directement liées à la réforme (AP, EPI, parcours) qui ne sont pas des enseignements spécifiques et sont intégrés aux disciplines ou à indiquer « voir appréciations disciplinaires ».

Le SNES-FSU appelle enfin les personnels à prendre toute leur place dans le débat sur l’évaluation et à faire valoir leur liberté pédagogique. Les textes réglementaires sont très clairs en la matière :
– « Les enseignants sont responsables de l’ensemble des activités scolaires des élèves […] Ils procèdent à leur évaluation » (LOI n°2013-595 du 8 juillet 2013, rapport annexe).
– « La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes. Le conseil pédagogique […] ne peut porter atteinte à cette liberté » (article L912-1 du Code de l’Éducation).
– « Le conseil pédagogique n’est en aucun cas décisionnaire et ne peut imposer des modalités d’évaluation à l’ensemble des personnels » (article L912-1-1)

Outils :
Rappel du cadre réglementaire et de nos marges de manœuvre
VRAI /FAUX concernant le LSU.
Tract LSU avec des consignes.
Liberté pédagogique et tract sur Notes/compétences (rappel des textes).
tract DNB : demandes au ministère et propositions aux collègues

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