Le français au baccalauréat

Les EAF sont peu adaptées aux élèves et aux conditions d’enseignement. Le SNES-FSU avait fait la proposition de réduire l’horaire de l’écrit à 3 heures, puisque les questions de corpus sont supprimées. Nous n’avons pas été entendus et la DGESCO a été incapable de donner le moindre argument pour justifier son choix.

La suppression du corpus a l’inconvénient de priver les élèves de tout étayage pour la réalisation du commentaire comme de la dissertation. Le risque est que les copies soient indigentes et que les élèves finissent ce travail en 2 heures, ne sachant pas comment l’organiser. La dissertation sur œuvre (et parcours) est un exercice très difficile puisqu’il faut avoir mémorisé suffisamment d’éléments d’analyse et de contenu des 4 œuvres au programme, alors qu’en classe nous ne sommes censés étudier que 2 à 3 extraits de chacune d’elles.

De même nos interlocuteurs à la DGESCO n’ont pas entendu ce que nous leur avons dit de la difficulté de l’exercice de contraction choisi pour les élèves des séries technologiques. Ils n’auront en effet que quelques semaines pour le maitriser puisqu’il ne porte que sur un des 4 objets d’étude, à savoir la littérature d’idée. La définition de ce type de sujet reste très vague : s’agit-il de résumer un texte actuel traitant un des thèmes des 3 parcours ? Ou un texte ancien « actualisé » ? Le sujet comportera-t-il un seul texte ou 3 ; un seul sujet d’essai ou 3, puisque l’enseignant·e a le choix entre 3 œuvres et parcours ? C’est le plus grand flou, comme si ces élèves méritaient moins d’attention que leurs camarades de la voie générale…

L’épreuve orale, commune aux 2 voies, ne sanctionnera que le « sérieux » des élèves qui auront bien appris leurs leçons. La question de grammaire (analyse logique d’une courte phrase) est ridicule. Certes valoriser le sérieux et la révision des cours n’est pas en soi une mauvaise chose mais cela risque d’être très fastidieux pour les examinateurs ! Notons toutefois que les interventions du SNES-FSU ont permis de supprimer l’obligation du « carnet personnel de lectures » qui devait initialement faire l’objet de la deuxième partie de l’épreuve.

La spécialité Humanités, littérature et philosophie

Les épreuves d’HLP sont d’une extrême difficulté. En Première, elle dure 2 heures mais 3 en Terminale… contre toute logique. Le débutant dispose de moins de temps que le confirmé pour faire le même exercice !

Il s’agit de lire un texte court tantôt littéraire, tantôt philosophique, voire les deux, de traiter une question d’analyse (sorte de mini commentaire littéraire ou philosophique) et de répondre à une deuxième question sous forme d’essai littéraire ou philosophique selon que la question d’analyse porte sur l’une ou l’autre des disciplines. Cela complexifie à l’excès l’épreuve et demande une double préparation puisque l’élève doit passer très vite d’une discipline à l’autre mais aussi d’une méthode à l’autre, le commentaire philosophique ne répondant ni aux mêmes objectifs ni à la même technique que le commentaire littéraire. Si les élèves apprennent à interpréter un texte littéraire depuis le collège, ils découvrent totalement l’exercice philosophique en Première. L’enseignant·e aura dans le même groupe des élèves qui passeront cette épreuve de 2h en Première et ceux qui passeront, en Terminale, celle de 3h… Vous rêviez de cohérence ?!

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