L’opinion publique soutient majoritairement un mouvement de grève que le gouvernement et certains médias s’évertuent à présenter comme la simple défense d’intérêts corporatistes. En effet, les derniers sondages ne font pas le constat d’une baisse de popularité du mouvement social actuel mais pointent une opposition à la réforme des retraites de plus en plus majoritaire et des Français toujours plus nombreux à considérer l’exécutif comme responsable de la crise.
Celui-ci n’a pas ménagé ses efforts pour diviser, opposer les générations, les catégories de salariés, le public et le privé, martelant le chiffre de 42 régimes spéciaux, ce qui est un abus éhonté de langage. Or, cette communication ne passe pas. Probablement, parce que les Français savent ce qu’ils doivent à la Sécurité sociale, et ce que cela signifie de protections collectives. Ils savent aussi que les services publics garantissent l’intérêt général et ils sont attachés à la défense d’un régime de retraite solidaire par répartition fondant les pensions sur les revenus du travail. La valeur du point est un instrument pratique d’ajustement du niveau des pensions pour un gouvernement, ça, nous le savions. L’épisode Delevoye a éclairé un autre des enjeux du projet gouvernemental : l’ouverture au marché des assurances privées de nos retraites.
Les jours qui viennent seront décisifs. Le mouvement syndical a marqué des points et le gouvernement est acculé. Il doit faire des concessions. Les personnels de l’Éducation ont gagné la bataille de l’opinion sur la nécessité d’une revalorisation de leurs rémunérations. Poursuivons nos actions et nos campagnes pour nos retraites et nos salaires.