
Face aux témoignages glaçants des victimes de violences physiques, morales et sexuelles dans des établissements privés catholiques et dans quelques établissements publics, la sidération a laissé place à un mélange de colère et d’incompréhension.
L’audition de François Bayrou, comme ancien ministre de l’Éducation nationale, par la commission d’enquête parlementaire était attendue, pour comprendre la chaîne de responsabilités, les silences, en particulier ceux de l’institution. Comprendre tout simplement. Il n’en a rien été. Condescendance, mépris, provocations… François Bayrou a refusé toute interrogation sur ses agissements. Sur le fond, ses explications ont été plus que confuses. Mais les témoignages des victimes sont là et révèlent une conception de l’éducation empreinte d’autoritarisme et de domination violente des adultes sur les enfants, la culture du silence, voire du secret, sur les violences sexuelles et sexistes. L’inertie de l’institution témoigne d’une forme de duplicité et de connivence idéologique avec l’enseignement catholique.
À rebours de la posture du Premier ministre, il nous faut être collectivement à la hauteur : croire les victimes, prévenir ces violences, ne rien laisser passer à l’enseignement privé, qui tente de s’exonérer de ses responsabilités alors même qu’il est nourri par l’argent public. Être à la hauteur collectivement, parce que des vies ont été brisées, à et par l’École. Être à la hauteur parce que c’est une certaine idée de l’École et de notre société qui se joue.