« Une journée de grève isolée ne sert à rien », « de toute façon les réformes passeront »… arguments récurrents donnés par les collègues qui ne font pas grève. Faut-il pour autant se priver de ce mode d’action ? La grève demeure le meilleur moyen de rassembler et donner une visibilité aux revendications collectives. Le rapport de force ne s’installe pas du jour au lendemain. Mais la grève reste un signal fort et soutenir une lutte sans faire grève affaiblit la capacité des organisations syndicales à peser dans les discussions. Pour lui donner du sens par une mise en œuvre plus collective, elle peut être associée à plusieurs mesures : se retrouver entre grévistes dans l’établissement et tenir une réunion syndicale conviviale, discuter avec les collègues non-grévistes de la situation et des raisons du mouvement, partir ensemble manifester, organiser une caisse de solidarité. Autant de moments permettant de sortir de l’isolement de la grève « seul dans son coin », de faire en sorte que la grève revête un caractère majoritaire permettant d’envisager des reconductions et de faire bouger le gouvernement.
Ses effets ne sont pas immédiats mais, dans le passé, c’est toujours par la grève que nous avons réussi à éviter le pire. Face à un gouvernement totalement fermé au dialogue social, seule la grève impose un rapport de force suffisant pour le faire céder.