Le suicide de notre collègue Christine Renon, directrice d’école, a provoqué une vive émotion chez tous les personnels de l’Éducation et déclenché de nombreuses réactions. L’opinion découvre que la souffrance au travail, les méfaits d’un mode de gouvernance à la fois autoritaire et inepte, les conditions de travail de plus en plus dures, touchent l’Éducation nationale comme d’autres services publics, l’hôpital, La Poste ou France Télécom, tandis que l’institution demeure muette, voire se réfugie dans le déni. Les alertes furent pourtant nombreuses, qu’elles proviennent d’enseignants épuisés par l’accumulation des tâches et la valse des réformes, des personnels de vie scolaire ou d’orientation, dont les missions sont malmenées, des contractuels menacés à tout moment de perdre leur emploi… Elles émanent de ceux et celles qui, au quotidien, doivent se débrouiller avec les sureffectifs, les injonctions hiérarchiques, les multiples réunions, l’insatisfaction devant l’impossibilité de faire du bon travail et qui s’épuisent, alors que, pourtant, ils sont portés par des valeurs, mus par l’adhésion à des principes, soucieux de l’éducation de tous les jeunes.
C’est dans cette situation même que le gouvernement, censé s’occuper du « bien-être » des personnels, dixit
Jean-Michel Blanquer, réduit les compétences des CHSCT, supprime de nouveau des postes dans le second degré, n’a à la bouche que le « travailler plus »…