L’été est la période du mercato, même dans l’Éducation nationale. Dans les académies, la nomination de sept nouveaux recteurs en plein cœur de l’été sonne comme une reprise en main dans la perspective d’une rentrée à haut risque. La nomination d’Edouard Geffray, jusqu’ici DGRH, au poste de DGESCO, c’est-à-dire comme numéro 2 du ministère, n’est pas anodine. Elle intervient dans un contexte de renvoi constant au local : l’autonomie des établissements est l’alpha et l’oméga des dernières réformes (collège et lycée) mais aussi de la gestion des personnels avec la fin du paritarisme. Une figure émerge de ce nouveau puzzle, celle du chef d’établissement, c’est donc sans surprise que le désormais ex-DGRH chapeaute la mise en place de ce nouvel édifice dangereux pour les personnels et le service public.

Quant à la priorité à l’Éducation, il faudrait qu’elle se traduise dans les budgets : la dépense d’éducation baisse et fait passer la France à la remorque des pays européens qui, pourtant, connaissent une démographie moins dynamique que la nôtre.

La rentrée 2019 va être compliquée (augmentation des effectifs, notamment en collège, réforme du lycée, nouveaux programmes…) et des dossiers cruciaux n’ont toujours pas été traités comme celui des salaires. Après une année qui a vu les personnels se mobiliser avec le SNES-FSU sous des formes variées, au point d’enfoncer un coin dans la communication du ministre et de le pousser à montrer son vrai visage, l’heure est à la reprise de l’action !

Frédérique Rolet, secrétaire générale