On sait la Cour des comptes acharnée depuis longtemps à ne pas s’en tenir au contrôle de la gestion des deniers publics mais à promouvoir les logiques libérales de concurrence et rentabilité. Régulièrement les enseignants sont pris à partie, taxés d’absentéisme, accusés de résistance aux injonctions, sommés de se plier aux exigences du néomanagement. Dans un rapport consacré à l’évaluation du système éducatif, les « sages » de la rue Cambon s’émeuvent des modalités de la réforme de l’évaluation et des carrières des enseignants mise en œuvre en 2017. Que lui reprochent-ils donc fondamentalement ? De ne pas développer suffisamment la mission de conseil, de ne pas insister sur la restauration d’une formation continue digne de ce nom sur le temps de travail ? Eh bien non ! Ce qui les choque, c’est que l’évaluation ne prenne pas en compte des indicateurs pourtant très contestables tels que les progrès des élèves, mais pire encore, elle déplore que « tous les enseignants ayant une carrière complète atteindront la hors-classe » !
En exposant ainsi crûment sa critique du nouveau modèle d’évaluation et de carrière, la Cour s’émeut qu’on ait pu oser améliorer la carrière des personnels, assurés notamment de partir en retraite en ayant intégré la hors-classe. Avec l’intégration d’une partie des primes pour le calcul de la retraite et la nouvelle grille, cela fait partie des acquis obtenus par le SNES et la FSU. Ce rapport rappelle que notre mobilisation est nécessaire pour défendre et amplifier ces premières mesures. La bataille que nous menons pour les salaires, au cœur de la grève du 22 mars, y contribuera.