On connaissait Emmanuel Macron candidat, théorisant la fin du clivage droite/gauche, pour mieux privilégier le monde de l’argent face à celui de la justice sociale, mais là, le doute n’est plus permis.

Avec en ligne de mire les élections municipales et surtout la présidentielle de 2022, le président de la République n’a pas hésité à chasser sur les terres et les bancs de l’extrême droite, au nom d’un supposé réalisme consistant à « regarder en face » la question de l’immigration.

Il ne s’agit pas, dans le discours présidentiel, de passer à une politique européenne d’accueil des réfugiés digne de ce nom mais de durcir les règles du droit d’asile, de dénoncer les abus et de renforcer la sécurité.

Pour couronner le tout, Emmanuel Macron n’hésite pas à faire vibrer la corde populiste en affichant une compassion feinte pour le sort des classes populaires opposé à celui des bourgeois… Il entend ainsi probablement couper l’herbe sous le pied du Rassemblement national. Et, ce faisant, il renforce toujours davantage les clivages, en opposant les uns aux autres.

Ses piètres manœuvres électoralistes ne peuvent faire oublier la politique de son gouvernement : absence de mesures pour les salaires, pour le développement des services publics et pour lutter contre les inégalités.

S’il faut regarder quelque chose en face, c’est le délitement d’une société minée par les inégalités et non rechercher des boucs émissaires.