Avec ces 40 nouvelles Cités éducatives labellisées (qui concernent 26 départements), ce programme concernera désormais 261 communes et 600 quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV). Un appel à candidature avait été lancé en mars 2024. Ces nouvelles cités éducatives sont labellisées et financées jusqu’en 2027.

Un premier pas vers la généralisation

Le président Macron avait annoncé la généralisation des cités éducatives en 2023. Son objectif est qu’il y ait une cité éducative dans chaque QPV d’ici 2027. La carte des QPV a été revue au 1er janvier 2024 et compte actuellement 1362 QPV. Les cités éducatives seront ainsi présentes dans près de la moitié des QPV. Pour couvrir l’ensemble des QPV, la création de 850 cités éducatives est envisagée à l’horizon 2027, sachant qu’une cité peut couvrir plusieurs QPV et plusieurs communes. La carte des cités éducatives s’élargit donc, tout en dépassant les limites initiales des réseaux d’éducation prioritaire, selon le nouveau cahier des charges.

Un dispositif au détriment de l’éducation prioritaire

Lancé en 2019, le dispositif a déjà bénéficié d’un budget interministériel de 247 millions d’euros pour la période 2019-2024, abondé par un cofinancement des collectivités engagées à hauteur d’au moins 30%.

Ce label Cité éducative, qui n’a d’éducatif que le nom puisqu’il n’octroie pas de moyens horaires d’enseignement supplémentaires mais est plutôt une manne financière pour les associations et entreprises.

En parallèle, l’éducation prioritaire est volontairement délaissée par le ministère qui crée de multiples dispositifs et repousse la révision de la carte des réseaux REP et REP+ depuis 2018.

Publication d’un guide d’évaluation des cités éducatives

Quelques jours avant ces nouvelles labellisations, le ministère a publié un guide d’évaluation des cités éducatives. Ce guide insiste sur l’importance de l’évaluation en calquant celle-ci sur le dispositif d’évaluation des EPLE et donne une boîte à outils et des ressources pour préparer collectivement la phase d’évaluation, définir les attendus de l’évaluation, recueillir les données ou encore formuler des préconisations. Évaluer les cités éducatives devraient permettre d’« améliorer le pilotage et la qualité de l’intervention de la cité éducative » et d’« améliorer la prise de décision » selon ce guide. L’obsession du ministère pour l’évaluation permanente est bien présente dans ce document. Pourtant, lors des évaluations des établissements, la plupart des personnels y trouvent peu d’intérêt et ces temps chronophages s’ajoutent à la surcharge des travail des enseignant·es.

Le SNES-FSU revendique une politique d’Éducation prioritaire nationale avec un effectif maximal de 16 élèves par classe, une équipe pluri-professionnelle complète dans chaque établissement, l’abrogation des dispositifs de contractualisation des moyens (Cités éducatives, CLA, TER), un label national unique sur des critères concertés et transparents qui garantissent des moyens supplémentaires, une révision de la carte plus ambitieuse, intégrant les lycées qui relèvent de ces critères et le passage en REP+ dans les DROM.


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