Alors que nous venions de poser des questions concernant la position du ministère sur la multitude de logiciels utilisés par les collègues, le plus souvent pour répondre aux injonctions ministérielles de continuité pédagogique à tout prix, mais aussi parfois encouragés par des inconscients (hiérarchie, certaines organisations syndicales etc.), un document, envoyé ce matin dans tous les rectorats, nous a été transmis.

Il contient enfin des réponses à nombre de questions qui agitent depuis maintenant plus de 15 jours le quotidien des personnels. Pour un ministère qui était, selon le ministre, prêt, que de temps perdu.
Ce document, s’il ne répond pas à aux nombreuses questions que nous nous posons toutes et tous, a au moins le mérite de signaler quelques principes essentiels. Ainsi, le respect du RGPD (Réglement général de protection des données) y est rappelé comme une règle incontournable : « Chaque mise en œuvre d’un outil doit respecter les règles données par la DINUM concernant la réversibilité, l’accès aux données, la protection des données personnelles et la conformité stricte au RGPD, le respect strict de la réglementation française et européenne, sans extraterritorialité, l’accessibilité des solutions aux personnes en situation de handicap, et la réduction de l’empreinte carbone.« .
De même, le ministère se prononce sur Discord. Ce logiciel ne doit pas être utilisé (cf. doc en téléchargement).
Voir aussi : le site académique D’Aix-Marseille.

On y apprend aussi que depuis plusieurs jours il y a de nombreuses cyber-attaques, dues pour la plupart à des hackers qui visent à piller les données en profitant des failles de différents systèmes couramment utilisés, mais ne faisant pas partie des outils « réglementaires ». Il s’agit de solutions généralement facilement accessibles, parfois provenant de grandes sociétés, voire de multinationales, mais qui n’étaient pas suffisamment sécurisées pour être préconisées. Le ministère écrit : « Des cyber-attaques contre nos systèmes informatiques ont été signalées. La plupart avaient pour objectif de récupérer des données. Il est donc important d’accorder une vigilance particulière aux solutions proposées par les éditeurs.
Nous avons été amenés à échanger à plusieurs reprises avec les autres ministères et la DINUM dont la position est identique : « Ce foisonnement d’initiatives, qui partent d’un très bon sentiment, nécessite néanmoins de garder la tête froide et d’allouer les ressources limitées dont nous disposons aux projets les plus efficaces et qui s’inscrivent dans la cohérence de l’action gouvernementale. »
« .

Lorsque le ministère rendra public ce document, nous le joindrons à l’article. Pour l’instant, et afin de protéger nos sources, seules des photos d’extraits de 2 des 3 pages sont jointes ici en photo.
Par ailleurs, nous vous feront connaitre les réponses de la DPD (Déléguée à la protection des données) du ministère dès qu’elles nous seront parvenues.

En conclusion, il ne saurait être question de reprocher a postériori aux collègues l’usage d’outils mis en place dans l’urgence sous les injonctions de continuité pédagogique du ministre. L’institution porte la responsabilité des usages qu’elle condamne maintenant. Ce document, dont la diffusion reste à ce jour restreinte, constitue la première alerte ministérielle depuis le début de la crise sanitaire. Des habitudes ont été prises par les professeurs et les élèves, le ministère doit proposer des outils fonctionnant correctement quelle que soit l’heure de la journée de façon à sécuriser les pratiques pédagogiques tout autant que les données.

fiche-outils-numeriques-men.pdf

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