Avec un retour de près de 10 % des collèges de France, l’enquête collège lancée par le SNES-FSU en septembre permet de tirer les premiers enseignements d’une réforme du collège qui ne dit pas son nom.

Un plan social des professeur•es de technologie

            Le ministère a scandaleusement supprimé la technologie en Sixième pour financer le dispositif Soutien/ approfondissement en mathématiques ou en français. En février dernier, le ministère promettait, contre toute logique, qu’il n’y aurait pas de mesure de carte scolaire. 19 % des répondants de l’enquête du SNES-FSU  en relèvent dans leur établissements ; 36 % témoignent qu’ un•e de leur collègue de technologie se retrouve en complément de service or il est notoire qu’il s’agit d’une dégradation des conditions de travail mais aussi d’étude pour les élèves dont l’enseignant•e est moins présent.e dans l’établissement et moins disponible. L’extrapolation de ces résultats amènerait à 1000 suppressions de postes et 2 000 compléments de service. C’est un vaste plan social qui a frappé notamment un grand nombre de contractuel.les qui ont perdu leur emploi.

Toujours plus de disparité dans les établissements


            La mise en place de la nouvelle Sixième avec l’accompagnement aux devoirs et l’heure de soutien/approfondissement s’est faite dans la grande majorité des établissements (respectivement dans 78 % et 95 % des cas). L’organisation et les intervenant•e•s diffère cependant fortement d’un collège à l’autre. Si dans plus de 80 % des établissements, ce sont les professeur•es de français et de mathématiques qui interviennent, plus d’un collège sur deux reçoivent des professeur.es des écoles qui ont accepté le Pacte. Moins de 15% de professeur.es de technologies y participent ainsi que quelques professeur•es documentalistes. A la marge, des situations nous interpellent avec l’intervention de quelques coordinateur•rices de cycle, d’AED, d’AESH !

            En ce qui concerne l’enseignement des sciences en Sixième, bien qu’un large éventail de distribution horaire existe, le choix est majoritairement de partager équitablement les 3 heures en  1,5 heure des SVT et 1,5 h de physique-chimie.

            Dans près de 80 % des cas, ces modifications ont été présentées au CA. Les tableaux de répartition des moyens disciplinaire (TRMD) ont été rejetés dans un tiers des collèges. Dans la majorité des établissements, la mise en place de cette réforme s’est traduite par une dégradation des emplois du temps des élèves. La passation des évaluations nationales sont massivement rejetées par la profession (80 % des collègues estiment qu’elles n’ont pas d’intérêt et/ou qu’elles font perdre du temps).

La découverte des métiers dès la Cinquième encore rare

            Seul un établissement sur 5 met en œuvre la découverte des métiers en Cinquième et un sur 3 en Troisième. La venue de professeur•es de lycée professionnel reste très minoritaire mais la plupart des professeur.es qui s’en chargent ont accepté une mission de Pacte pour ce faire.

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