Dans un contexte où la question énergétique devient de plus en plus aiguë à la fois en raison de la crise énergétique et de l’indispensable transition écologique, où en est-on des investissements en matière d’isolation des bâtiments : les milliards annoncés ont-ils suffisants pour améliorer la situation ? Le SNES-FSU fait le point.

Des annonces gouvernementales insuffisantes

Le gouvernement affiche des objectifs ambitieux en termes de rénovation thermique et se veut exemplaire dans son action sur le parc public. Le décret « bâtiment tertiaire » du 23 juillet 2019, fixe comme objectif la rénovation de 40 % des bâtiments tertiaires (bâtiments publics et privés, hors industrie et logement) en 2030. La dépense énergétique des établissements scolaires représente 37% de l’ensemble du parc tertiaire.

Pour financer cette rénovation, E. Borne a récemment annoncé le déblocage d’un fond vert à hauteur d’1,5 milliards d’euros pour les collectivités, dont une partie serait utilisée « pour rénover énergétiquement les bâtiments publics ». Au regard du bilan de l’investissement « France relance » de 2020, il faudrait cependant accentuer l’effort global. En effet, sur les 4 Mds€ destinés à la rénovation énergétique, seulement 500 millions ont été employés pour la rénovation des bâtiments scolaires, soit environ 2000 projets, alors que le ministère dénombre 59 650 établissements scolaires en France.

Rénovation énergétique : ce qu’il reste à faire !

Selon le rapport 2020 du Plan bâtiment durable, il faudrait investir environ 4 Mds€ par an pendant 10 ans à destination des établissements scolaires, soit 40 Mds€, pour réaliser les objectifs de baisse de 40% des émissions en 2030. Les collectivités investissent chaque année 8 Mds€ pour l’éducation, mais les fléchages ne sont pas nécessairement favorables à la rénovation thermique.

L’exemplarité demandée aux établissements publics ne doit pas s’exonérer d’actes forts en faveur d’une justice énergétique. Il est impensable de demander aux écoles de moins se chauffer si toute la société, et en particulier les grandes fortunes (le patrimoine financier des 63 milliardaires français émet autant de CO2 que 50% de la population), ne revoit pas son mode de vie pour réduire drastiquement sa consommation d’énergie et ses émissions de CO2.

Le SNES-FSU demande un bilan thermique exhaustif des établissements scolaires et des CIO, ainsi que prévu par le Plan climat de 2017 et le décret 2019-771 du 23 juillet 2019, ainsi qu’une planification des rénovations à mener, assortie du budget afférent.

Voir aussi notre article pratique : droits des personnels en matière de confort thermique, que faire lors du vague de froid ou de chaleur ?

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