Pour mémoire (repères chronologiques d’une genèse contrariée…) :

 

Dénouement : en plein coeur de l’été… BO du 25 juillet

Si la version définitive des programmes (BO du 25/07) est quasi identique à celle présentée le 8 juillet aux organisations syndicales, celle-ci présente une originalité notoire en introduisant des « perspectives », tout en restant pour l’essentiel fidèle au projet du CSP. Certes, la demande d’allégement a été prise en compte. Le programme de la série générale passe ainsi de 21 à 17 notions avec le retour de la « conscience » (exit « la culture, le désir, l’existence, l’expérience, l’histoire »). Mais force est de constater que le passage au CSE (conseil supérieur de l’éducation au sein duquel les votes ne sont que consultatifs…) n’aura pas servi à grand chose.

Au demeurant, difficile de faire un travail syndical de concertation sérieux, lorsqu’un projet communiqué le lundi (durant les épreuves du second groupe du baccalauréat…) attend les propositions d’amendements dès le mardi 9 juillet au soir pour un vote au CSE le 11 ! Pour donner une idée de la précipitation avec laquelle le MEN a conduit ce dossier délicat, ajoutons que le mardi 2 juillet, alors que la DGESCO consultait les organisations syndicales – dont le SNES-FSU – sur les nouveaux programmes, le texte n’était toujours pas disponible…

Aussi, le SNES s’est positionné dès le mois d’avril, pour une authentique consultation de la profession , alors que le calendrier le permettait jusqu’à la fin de l’année civile. Mais le ministère a préféré une consultation de façade (électronique), pour s’empresser à la faveur de l’été, d’entériner un programme dont le parti pris est fort discutable. En effet, si la « liberté pédagogiques du professeur de philosophie » est réaffirmée à de nombreuses reprises, ce qui est heureux, on reste perplexe sur le rôle de ces 3 nouvelles « perspectives » que sont « l’existence humaine et la culture », « la morale et la politique » et « la connaissance ».

Principales nouveautés relativement au projet du CSP, ces perspectives destinées à limiter et à déterminer le nouveau programme, sont néanmoins soigneusement distinguées des anciens « champs » ou « domaines » (proposés par le groupe d’experts) qui indiquaient « des priorités de traitement » pour les notions. Or, dans ce débat encore actuel autour de la question de la détermination des programmes, le ministre a pris la responsabilité de trancher, en faveur d’une extrême indétermination (car en l’état et malgré une ébauche de compromis entre les projets précédents, les « perspectives » ne servent pas à grand chose…), en privant la profession d’un débat indispensable, qu’elle seule pouvait légitimement trancher.

Il n’est donc pas écrit que l’extraordinaire histoire des programmes (2020-2021) nous ait livré cet été, son dernier chapitre …

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