Des PP aux tâches de suivi étendues
Marquée par un accroissement des tâches et missions dévolues aux professeurs principaux, elle s’inscrit dans un air du temps marqué par la confusion des rôles et les compressions de personnels qui contraignent chacun à faire un peu (voire beaucoup !) de la part de l’autre… Dans le contexte du triptyque Parcoursup/Réforme du Bac/Réforme du lycée, elle met ainsi l’accent sur l’aide à l’orientation. Elle minore donc la contribution des Psy-EN à l’élaboration des choix des élèves et le travail en collaboration avec les CPE. Au-delà de cet aspect, elle apparaît à la fois comme un écho à l’objectif de mise en place de hiérarchies intermédiaires dans les EPLE et le reflet de l’ignorance du travail collectif qui y est réalisé autour de l’élève. Même si la version définitive de la circulaire en a éloigné le spectre, la perspective d’un « corps de professeurs principaux » n’était sans doute pas absente des projets ministériels initiaux.

Professeurs, Psy-EN et CPE au sein d’une équipe

Il a par exemple fallu que le SNES-FSU pèse de tout son poids pour faire clarifier la notion d’équipe pédagogique dans un préambule et y faire intégrer le travail « en collaboration avec d’autres personnels, notamment les personnels d’éducation et d’orientation »… Même si on peut regretter que les CPE n’y soient pas cités comme membres « à part entière » des équipes pédagogiques, ils figurent explicitement parmi les personnels qui y sont associés pour le suivi des élèves. A ce propos, la confusion entre les différentes versions des textes, entretenue par certaines organisations syndicales habituées à agiter les peurs, ne saurait masquer des amendements retenus dans le texte final. Ces ajouts, référés aux missions statutaires des personnels, ont été portés par le SNES-FSU. Elles ont permis d’éviter l’extension à l’infini des missions confiées aux profs principaux, notamment quand elles venaient en substitution à celles d’autres catégories.

Le cadre collectif trop souvent oublié
La longueur inhabituelle de cette circulaire ne lui permet encore pas d’évoquer l’existence dans les établissements de nombreux cadres communs de travail. Ainsi, on peut regretter qu’il ne soit fait aucune mention d’un travail collectif autour de la citoyenneté. La contribution de la vie scolaire y est minorée, alors que la circulaire de missions des CPE en fait un axe de travail explicite, celui de la «contribution à une citoyenneté participative». Sur toutes ces questions, c’est le plus souvent le CPE qui coordonne sur le terrain, les équipes pédagogiques et professeurs principaux venant plutôt en appui. La circulaire donne le sentiment que ce devrait désormais être l’inverse. Par exemple, le texte prévoit bien que le professeur principal «participe» à l’organisation des délégués, il serait seul en charge de «l’information sur le rôle des délégués dans la classe » et de fait, de l’animation de la vie de la classe ! Il est pourtant probable, malgré tout, que dans les EPLE, le CPE continue d’assurer une formation des délégués, certes mise en œuvre avec l’appui des équipes pluri-catégorielles, dont bien sûr les profs principaux.
De même, il n’est guère envisageable que l’accompagnement des élèves «à besoins particuliers» puisse s’affranchir d’un travail collectif et fasse du professeur principal le référent ultime des différents dispositifs de prise en charge. Là non plus, la circulaire n’évoque jamais l’importance d’un suivi pluri-professionnel de ces élèves, pourtant jugé indispensable par les enseignants, Psy-EN, personnels de santé et CPE.
Parce qu’il ont fait la preuve de leur efficacité pour les élèves, ces multiples cadres collectifs de travail contribueront sans doute à limiter la portée de ce texte. Ils permettront ainsi de s’opposer ensemble au dévoiement des missions de chacun, qui reste son danger principal.

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