Les résultats au CAPES ne permettent guère d’espérer une amélioration de la situation concernant la crise de recrutement en Lettres classiques, laquelle date déjà de plusieurs années :







Session 2014 Session 2014
exceptionnelle
Nombre
de postes
200 300
Nombre
d’inscrits
265 360
Nombre
de présents
153 202
Nombre
d’admissibles
125 156
Nombre
d’admis
99 93
%
d’admis /aux présents
64,7 % 46,4%


Ainsi, sur les 500 postes ouverts aux deux sessions du CAPES de 2014, seuls 192 ont été pourvus. Si le nombre d’inscrits fut supérieur au nombre de postes ouverts, on constate en revanche que le nombre de présents est déjà largement inférieur et que beaucoup renoncent entre l’inscription et les épreuves écrites. De très nombreux candidats sont recalés à l’issue de l’oral, faute d’un niveau suffisant.

On peut tenter de proposer ici quelques analyses.

Ainsi, beaucoup d’étudiants abordent à l’université pour la première fois le latin ou le grec, quand ce ne sont pas les deux langues. On comprend bien la difficulté que représente le fait de se hisser en si peu de temps au niveau d’un concours d’enseignement. Quand ils ont étudié dans le secondaire l’une de celles-ci, dans quelles conditions ont-ils pu le faire ? Comment nos collègues du supérieur peuvent-ils former en trois ans, des spécialistes de disciplines aussi exigeantes ?
Comment, lorsque l’on est étudiant, ne pas être découragé par la difficulté de la nouvelle épreuve écrite de langues anciennes, six heures pour effectuer deux versions conséquentes et répondre à une question didactico-pédagogique pointue ?

Par ailleurs, les langues anciennes et la difficulté de leurs conditions d’enseignement et de leur épreuve d’écrit spécifique ne sont sans doute pas seules en cause dans les mauvais résultats de ce CAPES. En effet, les résultats du concours de Lettres Modernes ne sont guère plus brillants. Sur les deux sessions cumulées, 2230 postes étaient ouverts et 1808 candidats ont été reçus. On en conclut donc que les connaissances des candidats en littérature et en langue française ne sont pas non plus suffisantes. Rien de vraiment étonnant si l’on pense à l’éparpillement, aux errances, dont sont victimes les programmes de français de collège et de lycée depuis quelques années.

Ces résultats peuvent sembler loin de nous, qui enseignons en collège ou en lycée. Il n’en est rien. Ils ont des conséquences immédiates sur les services des collègues actuellement en poste, souvent contraints de ne plus enseigner le français, faute de ressources pour les langues anciennes. Nombreux aussi sont ceux qui sont affectés sur deux établissements pour « boucher les trous ». Enfin bien sûr, ce sont l’avenir et l’image de la discipline qui sont en jeu.

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