Alors qu’ils et elles étaient auparavant majoritairement affecté-es sur un établissement auprès d’un élève, l’organisation par PIAL a ouvert d’autres perspectives : affectation sur plusieurs écoles et établissements, élargissement de la zone d’intervention à toutes les communes du PIAL, accompagnement de plusieurs élèves en mutualisant le plus possible, possibilité d’intervenir auprès d’élèves de la maternelle au lycée dans les PIAL inter degrés. L’institution demande aujourd’hui plus d’adaptabilité, plus de flexibilité, plus de mobilité au détriment le plus souvent du service rendu.

Des pressions inacceptables s’exercent sur des personnels sous contrat, déjà confrontés à des conditions d’emplois extrêmement précaires, à temps incomplet et avec des rémunérations très faibles. De nouvelles affectations ou quotités de travail sont imposées par avenant au contrat, sans leur laisser le choix, voire parfois en les menaçant de licenciement s’ils et elles refusent. Cela se traduit par un épuisement moral et une perte de l’estime de soi, l’impression de mal faire son travail qui se manifestent aujourd’hui par une augmentation des demandes de démissions ou de ruptures conventionnelles.

Ces agent-es ont aussi des inquiétudes légitimes sur les conditions dans lesquelles ils et elles exercent leur mission aujourd’hui. La spécificité de leur travail au contact direct et étroit avec les élèves qu’ils et elles accompagnent doit être reconnue par la mise à leur disposition d’équipements complémentaires de protection.

La FSU a demandé lors de cette instance qu’une étude d’impact sur le fonctionnement des PIAL et ses conséquences sur les conditions de travail des AESH soit réalisée. Elle doit permettre de nourrir la réflexion en lien avec les remontées de terrain.

Aujourd’hui il est urgent que le ministère améliore les conditions d’emploi des AESH, en s’engageant sur la création d’un cadre d’emploi statutaire, une hausse du temps de travail et une amélioration des rémunérations.

La FSU a fait adopter l’avis suivant par le CHSCT ministériel le 3 décembre :

Avis sur les AESH
Dans le contexte sanitaire actuel, la situation spécifique des AESH qui effectuent leur service auprès des élèves en situation de handicap doit être reconnue.
Le CHSCTMEN demande que le ministère reprenne les préconisations du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées dans sa FAQ, en mettant à disposition des AESH, si nécessaire et en lien avec les familles, un équipement complémentaire (gel hydro-alcoolique, lingettes désinfectantes, visières ou lunettes de protection). Il demande également que les déplacements non indispensables soient suspendus pour limiter le brassage.
La mise en place des PIAL a entraîné des modifications en profondeur des missions des AESH en mutualisant les accompagnements, en élargissant leur affectation à des zones comprenant plusieurs écoles et établissements et en rendant possible leur intervention sur de l’inter-degrés, de la maternelle au lycée.
De nombreux collègues saisissent les représentants du personnels et remplissent des RSST pour témoigner de la dégradation de leur conditions de travail.
Le CHSCTMEN demande qu’une étude d’impact soit réalisée sur le fonctionnement des PIAL et sur leurs conséquences sur les conditions de travail des AESH. Celles-ci devront aussi être analysées en fonction de certaines données (arrêts de travail, congés maladie, démissions, ruptures conventionnelles…). Un retour devra être effectué en CHSCTMEN.

CHSCTMEN : avis adopté le 3 décembre 2020

Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question