Gelée pendant les épreuves du bac, la plateforme d’affectation dans l’enseignement supérieur se complexifie encore à la réouverture. Délais de réponse raccourcis, phase complémentaire qui se superpose à la principale, le dispositif se veut plus dynamique, mais peine en réalité à éponger les listes d’attente… faute de places.

Au 26 juin, 130 000 candidats avaient tous leurs vœux en attente et plus de 30 000 étaient partout refusés. Parmi eux, seuls 7 500 ont saisi une Commission académique d’accès à l’enseignement supérieur (CAAES). Il faut dire que ces commissions n’ont pas grand-chose à proposer aux recalés car pour l’instant, les places vacantes sont très peu nombreuses, tout le dispositif étant grippé par des listes d’attente à rallonge. Des injonctions à ne pas conserver de vœux en attente en cas de proposition positive sont faites aux élèves. Les établissements sont incités à accentuer le « surbooking ». Malgré cela, la situation ne pourra significativement se débloquer qu’après les résultats du bac.

Omniprésente dans les médias, la ministre de l’Enseignement supérieur tient toujours les mêmes propos lénifiants, appelant à la patience. Un comité de suivi est désormais chargé d’évaluer les conditions de mise en œuvre et les effets de la loi « Orientation et réussite des étudiants », juxtaposé au comité scientifique et éthique de Parcoursup, installé en février dernier. Tout serait donc sous contrôle.

Le jeu du privé

En réalité, on assiste aux conséquences prévisibles de la non-hiérarchisation des vœux dont le ministère refuse de discuter le principe. La mécanique d’exclusion et de discrimination fonctionne à plein, et dans ce jeu de mise en concurrence, les formations privées remportent la mise. Dans l’académie de Nantes, sur les 52 formations proposées en phase complémentaire, seules 19 étaient publiques. Et ce ne sont pas les classes d’attente, pompeusement appelées « prépas BTS » créées en urgence dans certaines académies, pour l’instant sans cadre ni contenus, qui pourront offrir aux jeunes les perspectives d’une orientation choisie.

Claire Guéville

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