La baisse des horaires :

Le rapport ne donne aucune indication précise sur les horaires de chaque discipline mais on peut facilement en déduire que les disciplines actuellement les mieux dotées (le français en fait partie, en seconde, surtout) perdront des heures.

En effet, si le français est présent dans le tronc commun en seconde, il doit se partager les 25 heures de cette « unité 1 » avec les 8 autres disciplines. Au semestre 2, il n’y a plus que 19 heures à se partager entre 7 disciplines. La possibilité de choix de la « littérature » en « majeure » au 2ème semestre ne résoudra pas tout !

En 1ère, la baisse horaire est encore plus manifeste. Le français est toujours dans le tronc commun mais plutôt sur une hypothèse de 3h hebdomadaires au plus, puisque 6 disciplines se partagent 15 heures. Nous n’avons aucune assurance sur l’horaire dévolu à la « majeure » littérature, qui prendrait la place de la série L… à moindre cout ! En plus, cette « majeure » est citée dans un petit nombre de combinaisons. Combien d’élèves feront le choix de ces combinaisons ? Rien ne semble prévu pour combattre l’hégémonie des mathématiques, argument pourtant utilisé pour décrédibiliser l’organisation en séries !

Concernant la classe de 1ère, l’auteur du rapport note : « La place du français est particulière au vu de son statut d’épreuve anticipée. » Mais que signifie « particulière » ? Pas grand chose…

En terminale, c’est le plus grand flou. Que devient la « majeure » littérature ? Se traduit-elle par un enseignement de littérature en terminale ? Dans ce cas sur quel horaire ? Ou devient-elle un enseignement de philosophie renforcé ?

La crainte pour les postes et les menaces de compléments de service sont bien réelles.

Quels enseignements ?

Il faut aussi souligner que cette perte horaire représentera une diminution des savoirs disciplinaires, un affaiblissement des connaissances et une diminution du nombre de textes lus… à condition que la dimension littéraire de notre enseignement soit maintenue dans la partie « français ».

Les Lettres interviennent dans plusieurs couplages de majeures proposés :

  • Littérature et enseignement artistique et culturel
  • Littérature et langue(s) vivante(s)
  • Littérature et LCA
  • Un couplage SES + discipline littéraire est en question. Un autre avec les mathématiques est timidement avancé. Mais le couplage Lettres/philosophie ne semble pas envisagé.
  • Une mineure d’enseignement interdisciplinaire « culture humaniste », fondée sur l’enseignement des Lettres, de l’histoire-géographie et de la philosophie est envisagé mais on ne voit pas bien de quoi il pourrait s’agir. On retrouve ce qui avait présidé à la création de l’enseignement d’exploration « littérature et société » qui n’a pas prouvé sa pertinence…

Le baccalauréat

L’EAF est maintenu en 1ère, avec 2 épreuves, l’écrit et l’oral. Le rapport annonce que les types d’épreuves devront être revus, à l’écrit comme à l’oral. Mais on ne sait ni pourquoi ni comment ni dans quel sens ! En réalité le sort des épreuves de français est bien vite balayé dans le rapport.

La proposition est que l’EAF compte pour l’obtention du baccalauréat à hauteur de 10 %, ce qui parait faible pour deux épreuves, surtout au regard des 15% du « grand oral ».

Si nous sommes d’accord pour dire que les épreuves doivent être améliorées, de même que les programmes, nous ne pouvons pas accepter que cela s’accompagne (ou justifie) une baisse de l’horaire disciplinaire et une diminution de l’ambition pour les élèves. Une réforme d’une telle ampleur ne peut pas se faire sans les enseignants, qui ont l’expertise de la discipline et de son enseignement.
Reste à nous mobiliser, dès la première semaine de février, pour que ce projet, catastrophique pour les élèves comme pour les personnels, ne devienne pas réalité…

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