« Le lycée connaît trop d’échec » affirmait, péremptoire, le texte annexé à la loi de refondation ! Présenté comme trop coûteux et peu efficace, le lycée devait donc connaître à partir de 2014 des « évolutions substantielles ». Qu’en est-il réellement ? Rien… ou si peu… Dans la continuité de la réforme Chatel !

Pourtant présenté comme le pivot du système éducatif, le lycée n’apparaît finalement que sous l’angle de la lutte contre le décrochage, de la formation professionnelle et du développement du numérique, jamais en tant que tel. Depuis 2012, on est même bien en peine de trouver l’expression concrète de ce qui se voulait programme. Nouveaux textes sur le redoublement et la conservation des notes après échec au bac, quelques aménagements de programmes, retour de l’histoire-géo en S, nouvel enseignement d’exploration ICN (Informatique et culture du numérique) et option numérique dans toutes les séries, développement des campus des métiers et des qualifications, et invocation du « continuum bac –3 / bac +3 »… Rien de « refondateur » ne perce véritablement sauf la volonté politique de poursuivre des orientations anciennes qui font la preuve au quotidien de leur échec.

L’autonomie des établissements et le principe du renvoi au local érigés en panacée pédagogique pour masquer le manque de moyens en sont des exemples patents.

BILAN PLUS QU’INQUIÉTANT

Et que dire du bilan promis et tant de fois retardé ? Il se borne aujourd’hui à la recherche de « points de convergences » pour d’éventuels « ajustements techniques ». Pourtant, de l’aveu de tous, le lycée prépare encore moins bien qu’avant les élèves à la poursuite d’études. Échec de l’accompagnement personnalisé, voie technologique laminée, enseignements des langues sinistrés… Le tableau est sombre. C’est d’autant plus inquiétant que les conditions d’enseignement ne cessent de se dégrader sous la pression démographique et les contraintes budgétaires. L’offre de formation continue de se réduire, les effectifs par classe augmentent et les inégalités se creusent, entre les établissements et les territoires. Il devient urgent de repenser le lycée et ses enseignements dans la perspective de la réussite de tous les élèves !

Claire Guéville

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