Le Ministère de la santé et de la prévention répertorie plus de 1 000 pesticides. Ces substances diverses sont utilisées pour éliminer des espèces jugées indésirables (des poux aux champignons et bactéries diminuant la productivité agricole). Elles contaminent l’air, l’eau, les sols, l’alimentation et beaucoup ont des effets pathogènes sur l’espèce humaine : cancers, etc.

Les pouvoirs publics effectuent une évaluation avant autorisation de mise sur le marché et une réglementation des usages. Mais les mailles du filet sont trop larges. Les spécialistes pointent les méfaits des cocktails de pesticides, non pris en compte dans les tests de toxicité effectués substance par substance.

Lobby agro-industriel

De plus, des maladies peuvent se déclencher longtemps après exposition, le lien de cause à effet étant alors difficile à prouver. Les quantités utilisées, les lieux et circonstances d’usage (épandage près des habitations, des écoles, par grand vent, lors de moments clés du développement de la faune ou de la flore sauvages…) ne sont pas contrôlés. Enfin, les lobbys veillent : l’agro-industrie se préoccupe de sa rentabilité financière. La société civile bataille pour la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Les néonicotinoïdes en sont un exemple récent. Les études scientifiques montrent leur responsabilité dans la disparition des insectes pollinisateurs, sans lesquels les plantes ne produisent ni graines ni fruits.

Le combat citoyen paie

Pour cette raison, la loi française en interdit l’usage depuis 2016, l’Europe depuis 2018.  Suite au recours de deux associations et d’un apiculteur, le conseil d’Etat belge a saisi la Cour européenne de justice. Il espérait obtenir confirmation de la possibilité de déroger au règlement phytosanitaire européen, et donc consolider l’usage des néonicotinoïdes en Belgique. Le 19 janvier, la Cour a rendu un arrêt surprise : pas de dérogation possible. La France s’apprêtait à permettre une fois encore l’usage dérogatoire de semences de betteraves enrobées de nicotinoïdes. Elle devra trouver une solution qui protège la biodiversité, l’agriculture et les agriculteurs.

Il s’agit d’une victoire importante, dont on peut espérer qu’elle constitue un tournant réglementaire. Le Conseil d’État a été saisi le 2 février par diverses organisations et des députés, afin d’imposer au gouvernement le respect de la réglementation européenne en matière d’évaluation des pesticides.

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