« Le remplacement de courte durée, c’est une brique de 18h annuelles, donc 30 minutes par semaine ». Au rayon des éléments de langage ministériels, cette affirmation de Pap Ndiaye s’adresse aux professeurs pour minorer la dimension charge de travail supplémentaire du Pacte. Mais le ministre feint d’oublier bien des aspects de l’organisation de ces RCD. La lecture des diaporamas institutionnels diffusés par les rectorats, l’analyse du projet de décret qui va définir les conditions d’organisation du RCD, confirment l’analyse du Snes-FSU : le pacte impose aux collègues une forme d’astreinte qui met à mal la liberté personnelle des personnels. Raison de plus pour le refuser !

Des exemples d’emplois du temps révélateurs

Exemple 1 (source : diaporama Rectorat de Paris)

Parmi les conseils d’organisation : réserver des plages RCD dans l’emploi du temps des professeurs pactés. Ainsi, le rectorat de Paris suggère de réserver le jeudi matin, de 8h30 à 12h30, pour Mme A., professeure de lettres modernes, qui a signé le pacte. Mme A voit donc désormais son jeudi matin bloqué. Elle est dans l’obligation de répondre à toute demande de remplacement au pied levé sur toutes les classes, en français, sur ce créneau, chaque semaine. Quoi qu’en dise le ministère, il s’agit bien d’une forme d’astreinte qui met à mal la liberté personnelle des collègues.

Exemple 2

Autre exemple, créer des trous dans l’emploi du temps des professeurs et des élèves d’un même niveau afin de créer de toutes pièces les créneaux RCD. Ou comment le pacte contribue à dégrader les conditions de travail des personnels et des élèves !

Un décret qui confirme l’astreinte

Ces propositions sont confirmées à la lecture d’un projet de décret (qui sera examiné au CSA ministériel du 20 juin) destiné à définir les modalités d’organisation du RCD. Ainsi l’article 5 précise « Ces personnels [professeurs pactés] communiquent au chef d’établissement des créneaux hebdomadaires d’au moins une heure durant lesquels ils peuvent être appelés afin d’assurer un remplacement. Le plan fixe le nombre de ces créneaux et les délais dans lesquels une heure de remplacement peut être confiée à ces personnels.

Le chef d’établissement fait prioritairement appel à ces personnels pour assurer des heures d’enseignement en tenant compte des créneaux communiqués. Ces personnels ne peuvent refuser d’assurer un remplacement qu’en cas d’impossibilité dûment justifiée. »

Tout est dit ! Obligation de donner au moins un créneau horaire sur lequel les professeurs pactés seront mobilisables dans des conditions qui imposent une grande flexibilité pour répondre à la commande présidentielle : afficher une baisse du nombre d’heures perdues sans aucune considération pour les personnels.

Extrait de l’émission Pacte/Salaires du SNES-FSU

On est prêt ?

Le ministre avait promis un logiciel de suivi et organisation de ces remplacements. Et cette fois, l’administration est prête ! Les premières pistes sont révélatrices de la logique managériale : envoi de SMS, de mails pour combler au plus vite les trous dans les emplois du temps ! (source : Snes paris)

Agissons ensemble

Le SNES-FSU appelle à ne pas signer le pacte et exige que les montants alloués soient affectés à la revalorisation de toutes et tous.

Ensemble combattons le Pacte ! 

Décryptages, informations et outils pour agir accessibles via le lien ci-dessous.

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