Qu’est-ce que le parcours éducatif de santé ?

Le parcours éducatif de santé a été mis en place par la circulaire n°2016-008 du 28 janvier 2016 parue au B.O. n°5 du 4 février 2016 (http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=97990). C’est l’un des quatre parcours mis en place par la loi de refondation de l’Ecole de 2013. Il comprend trois axes :

L’éducation à la santé : « basé sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et les programmes scolaires, cet axe d’éducation à la santé décrit les compétences à acquérir à chacune des étapes de la scolarité »
La prévention : « Cet axe de prévention présente les actions centrées sur une ou plusieurs problématiques de santé prioritaires ayant des dimensions éducatives et sociales (conduites addictives, alimentation et activité physique, vaccination, contraception, protection de l’enfance par exemple). Les démarches de prévention mobilisent les familles et les acteurs locaux. Elles peuvent donner lieu à des temps forts qui s’inscrivent dans la vie des écoles et des établissements. »
La protection de la santé : « cet axe de protection de la santé, que la loi de modernisation du système de santé nomme « parcours de santé » en lien avec le médecin traitant, intègre des démarches liées à la protection de la santé des élèves mises en œuvre dans l’école et l’établissement dans le but d’offrir aux élèves l’environnement le plus favorable possible à leur santé et à leur bien-être. »

Mise en œuvre du parcours éducatif de santé :

Le parcours éducatif de santé est construit « partout où cela est possible » dans un cadre inter-degré. La circulaire confie, dans cette optique, un rôle prééminent au conseil école-collège.

L’avis du SNES : on peut s’étonner de l’absence de toute référence au lycée et à une éventuelle articulation collège-lycée : pourquoi y aurait-il interruption du parcours éducatif de santé des élèves entre collège et lycée ? Cette période charnière ne constitue-t-elle pas au contraire elle aussi une époque clé de la vie des élèves pour laquelle la continuité du parcours de santé fait sens.

Au sein des EPLE, le parcours éducatif doit mobiliser l’ensemble de la communauté éducative ainsi que les partenaires de l’établissement (collectivités territoriales, acteurs du système de soin et de prévention, associations spécialisées en promotion de la santé). Il est inscrit dans le projet d’établissement et doit donc être adopté par le conseil d’administration.

Au niveau départemental, la circulaire rappelle que ce sont les DASEN qui organisent le service des médecins de l’éducation nationale et les visites médicales.
L’avis du SNES : si ces orientations paraissent louables, elles se heurtent cependant toujours sur le terrain aux carences en terme de ressources humaines des services de médecine scolaire. A quand une réelle politique volontariste en ce sens, seule gage d’une mise en œuvre au plus près des élèves des axes prévention et protection de la santé du parcours éducatif de santé.

Pilotage national et académique :

Le cadre national de référence du parcours éducatif de santé est élaboré par la DGESCO en lien avec les priorités de la politique de santé nationale. La circulaire énonce que la promotion de la santé à l’école doit fait l’objet d’une évaluation.
Un partenariat national est établi avec le ministère de la Santé et au niveau académique, la cellule académique (prévue par la circulaire n° 2014-068 du 20 mai 2014, consultable ici : http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=79642) a, elle, vocation à mettre en place des partenariats avec l’ESPE, l’ARS (Agence Régionale de Santé) et les collectivités territoriales.

L’avis du SNES : les partenariats avec le ministère de la santé et ses échelons locaux sont importants car ils sont le gage d’un suivi par de réels professionnels de santé des orientations définies dans les parcours éducatifs de santé locaux. Cela n’oblitère cependant pas la nécessité d’une grande prudence vis à vis du choix des intervenants, des messages, etc.. qui pourront être délivrés aux élèves dans le cadre de la mise en œuvre des parcours. En effet, ceux-ci ne doivent pas devenir des instruments de prescriptions, mais contenir une vision émancipatrice de la santé pour les élèves.

Formation initiale et continue des personnels :

La circulaire énonce le fait que, pour la mise en place du parcours éducatif de santé, il y a nécessité du « développement d’une culture commune aux personnels enseignants, d’éducation et de santé, fondée notamment sur un dispositif de formation initiale et continue ». Elle doit reposer sur le PAF et les ESPE notamment.
L’avis du SNES : chiche ! Mais là aussi, la réalité de la formation continue de manière générale et en terme de santé en particulier amène à considérer ces orientations en terme de formation des personnels avec la plus grande prudence… D’autre part se pose aussi pour les questions relatives à la santé, ou pour des questions les intégrant plus largement comme par exemple l’éducation à la sexualité, la question de la formation des formateurs et des effectifs de personnes qualifiées pour l’assurer. A titre de comparaison, on peut citer les chiffres repris dans le récent rapport sur l’éducation à la sexualité (http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_rapport_sur_l_education_a_la_sexualite_synthese_et_fiches_pratiques.pdf): 380 personnes formées comme formateur-rices de formateur-rices pour l’éducation à la sexualité contre 1200 sur les questions de laïcité.

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