Parcoursup - orientation post bac

Changement in extremis de procédure !

Le ministère de l’enseignement supérieur change une fois de plus en cours de session les modalités de la procédure d’affectation pour la rentrée prochaine. Désormais, tous les candidats qui n’auront aucune proposition à l’issue de la phase principale devront hiérarchiser leurs vœux en attente entre les 15 et 18 juillet sous peine de les voir disparaître. Le point d’étape de début juillet qui exigeait des candidats de confirmer leurs vœux en attente est supprimé. Un décret et un arrêté sont venus officialiser cette procédure au Journal officiel le 22 juin mais pour autant, on ne trouve pour l’instant aucune mention de cette étape sur le site officiel de la plateforme.  Le ministère choisit donc de changer les règles du jeu en cours de session, au moment où les élèves de Terminale ont quitté les lycées et sont donc difficilement joignable. Il choisit d’imposer cette procédure in extremis sans avertir les personnels en charge de l’orientation et surtout la concentre sur 3 jours de week-end en plein été. Si la volonté d’accélérer la procédure est souhaitable, il est bien difficile d’envisager aussi tardivement un encadrement correct des élèves. Hiérarchiser les vœux devrait être un préalable et non un ajustement de dernière minute. 

Page d’accueil de https://www.parcoursup.fr au 25 juin 2022

La moulinette de la sélection

Les futurs bacheliers sont en train d’être sélectionnés par la moulinette de Parcoursup et ses 15 000 algorithmes locaux et secrets, avec la moitié des élèves sur listes d’attente au soir du 2 juin, le tout nourrissant l’anxiété et le sentiment d’un échec personnel. On assiste, atterrés, à ce supplice de l’attente infligée à ces centaines de milliers de jeunes en consultant chaque jour le tableau de bord de la plateforme. Le 8 juin, une semaine après la publication des premiers résultats, 25% des futurs bacheliers n’ont encore aucune proposition. C’est aussi le cas de la moitié des étudiants en réorientation et de 75% des élèves scolarisés à l’étranger. Au 23 juin, au début de la phase complémentaire, plus de 12% des bacheliers sont encore sans proposition et plus de 4000 ont quitté la plateforme.

Force est de constater que face à l’augmentation prévisible des bacheliers, le gouvernement a délibérément fait le choix de ne pas ouvrir suffisamment de places dans les différentes filières de l’enseignement supérieur public, de populariser le privé et de réorienter nombre de jeunes vers l’apprentissage.

Loin d’améliorer le taux de satisfaction des élèves, le système accroît le nombre d’opérations à réaliser, chronophages pour les enseignants comme pour les PsyEN (fiches avenir, projets motivés) sans finalement les prendre en compte. Le collectif « Nos services publics » a d’ailleurs pointé fort justement les conséquences délétères de ce système avec « des listes d’attentes considérables, une désorganisation du secondaire et des coûts massifs pour des résultats peu satisfaisants ». Contrairement aux années précédentes, le ministère de l’enseignement supérieur n’a publié aucune information sur les taux de réponses positives aux candidats au soir de l’ouverture du serveur, le 2 juin. Il a fallu attendre une semaine ou presque.

Accompagnement à l’orientation impossible

De plus, l’accompagnement de l’orientation a été compliqué par le retrait de l’ONISEP en matière d’information sur le post Bac. Les régions en charge de l’information sur les formations et métiers ont failli à leur mission ne permettant pas aux lycéens d’accéder facilement à des sources d’informations exhaustives, objectives, neutres. Les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, quant à eux, promeuvent des start-up référencées sur le champ de l’orientation, mais nullement qualifiées, au détriment du service public d’orientation de l’éducation nationale et des PsyEN toujours moins nombreux, dont le travail est complètement passé sous silence

Supprimer Parcoursup, une urgence sociale !

Le dispositif fonctionne donc comme une vitrine, celle où tout peut s’acheter et se vendre, avec des dossiers de candidatures eux-mêmes traités en produits. C’est la mise en concurrence de tous contre tous, à armes inégales. Supprimer Parcoursup, ce serait faire de l’élévation générale des qualifications une priorité politique en donnant les moyens à l’enseignement supérieur public d’accueillir tous les bacheliers qui le souhaitent.

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