Sur les projets de programmes cycle 2, 3 et 4

1- Reconnaissance de la liberté pédagogique, d’employer librement les démarches pédagogiques choisies par l’enseignant
Dans l’avant propos un paragraphe très important mais une phrase qui peut inquiéter :
Les projets de programmes n’entrent pas dans le détail des pratiques de classe, des démarches des enseignants ; ils laissent ces derniers apprécier comment  atteindre au mieux les objectifs des programmes en fonction des situations réelles qu’ils rencontrent dans l’exercice quotidien de leur profession. Sur la question de l’évaluation des acquis des élèves en particulier, les projets de programmes contiennent des attendus de fin de cycle précis, portant sur les compétences et connaissances à maîtriser et définissant un niveau de maîtrise ; ils ne précisent pas en revanche les modalités pratiques détaillées par lesquelles s’assurer que les objectifs fixés sont atteints par les élèves. C’est aux enseignants et aux différents professionnels présents dans les écoles et les établissements qu’il revient de trouver les modalités les plus appropriées en exerçant leur expertise individuelle et collective. Des documents d’accompagnement sans valeur réglementaire ni prescriptive et des actions de formation continue pourront les aider dans l’appropriation et la mise en œuvre des futurs programmes.

Mais qui sont ces différents  professionnels  présents  dans  les  écoles  et  les établissements à qui il revient de trouver les modalités d’évaluation les plus appropriées en exerçant leur expertise individuelle et collective ??? Reprise en mains du pédagogique par le CE au collège en utilisant le Conseil Pédagogique ???

2- Une importante orientation STI Sciences et techniques industrielles
On note le maintien d’une orientation très forte STI dès la présentation de la discipline.
Alors que la production industrielle ne représentent que 30 à 40% des débouchés professionnels nous avions déjà dénoncé cette difficulté mais cela est maintenant écrit et reste inacceptable.
– Aucune ouverture sur les enseignements d’Eco Gestion ou de SES n’est envisagé.
– Idem pour les enseignements non industrielles de la voie professionnelle.
C’est pourtant sur ces deux axes qu’il nous semblait important de repositionner la discipline pour qu’elle joue un rôle motivant dans la construction des voeux d’orientation.

Ces programmes vont continuer de dégoûter plus de la moitié des élèves de collège qui se destinent au lycée.
Ils ne vont rien apporter à ceux qui pensent déjà STI et qui, de moins en moins nombreux, sont repoussés par la redondance et le sentiment de « déjà vu » lorsqu’on leurs présente les programmes de ces voies.
Pour les autres élèves, ces programmes ne permettront aucune découverte des concepts ou notions d’enseignement professionnel qui auraient du les valoriser voie.

Aussi nous demandons que le deuxième axe soit réécrit
Un axe de découverte et de promotion des cultures technologiques associées aux principaux champs développés au lycée ; enseignement générale, technologique et professionnel ; pour permettre à chaque élève de construire une orientation positive par la mise en activité et en situation de réalisation concrète de productions de biens ou de services associés aux champs de connaissances travaillés dans les trois voies des lycées.

Et que le troisième axe soit corrigé
Un axe des sciences pratiques pour comprendre, imaginer, simuler, réaliser, concevoir, tester et maintenir des objets, des dispositifs organisationnels et systèmes techniques contemporains, en relation avec les sciences expérimentales dans des démarches technologiques (ou) d’investigation technique et de résolution de problème. La démarche de projet technique étend la familiarisation au design et intègre des outils, procédés, à partir d’enjeux, besoins et problèmes identifiés, de cahiers des charges exprimés, de conditions et de contraintes connues.

La dimension service qui a été totalement oubliée ou volontairement écartée de l’activité de production doit réapparaître.

3- Une méconnaissance de la finalité de la discipline et de son histoire qui l’assimile sans discernement au pôle sciences où elle ne peut s’intégrer.
Pour les cycles 2 et 3 l’erreur que porte depuis vingt ans l’académie des sciences et les adeptes obtus de « la main à la pâte » et de la « démarche d’investigation ».
Aucun prof de technologie n’a participé à l’écriture des programmes (ou n’a pu être compris)
L’objet technique pour ces deux cycles n’est, au pire, envisagé que comme déjà existant, au mieux comme outil au service des sciences.
Alors que lors de l’acte de conception de l’objet c’est toujours le « pourquoi » qui doit prévaloir ; dans quel but ?, pour quel besoin ? cet objet doit-il être pensé.
Le « comment » n’apparaît qu’ensuite dans la recherche de solutions techniques, de leurs sélections et de leurs agencements permettant la réponse à ce besoin.
Le « comment » appliqué à l’observation d’un système ou d’un objet existant, proposé au cycle 2 et 3 place la discipline en porte à faux en lui imposant une démarche d’observation scientifique, la démarche d’investigation. En technologie, une démarche similaire dans les principes ne pourra venir que bien après, au niveau lycée ou supérieur, dans un cadre technique stricte qui nécessite une connaissance approfondie des principes techniques de conception, de fabrication et de production de plusieurs champs technologiques.

En sciences et en technologie la démarche d’investigation ne représente pas du tout la même chose. En sciences, plus démarche pédagogique elle est source d’observation du vivant ou de principe physiques expérimentaux, en technologie elle est démarche technique qui nécessite une déjà très haute connaissance technique.
Pour appuyer cette dernière critique on lit dans les programmes du cycle 2…

Acquérir les principales étapes de la démarche d’investigation
Les matériaux et les objets – À quoi servent-ils ? Comment fonctionnent-ils ?
concevoir des objets qui permettent de se repérer dans l’espace (horizontale-verticale) : Niveau à bulle (lien avec surface libre des liquides). Fil à plomb

ou encore dans la présentation page 44 du cycle 3
au cycle 2 les élèves sont d’abord amenés à explorer, observer, questionner le monde qui les entoure.
Les premières notions sont installées en s’interrogeant sur le «comment?» des faits et des phénomènes observés alors qu’aux cycles 3 et 4, ces savoirs seront revisités pour permettre de comprendre le «pourquoi»

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