Après avoir été recteur (Guyane, Créteil), après avoir été à la tête de la Dgesco, JM Blanquer est devenu en mai 2017 ministre…et les CPE, transparents. On ne compte plus les moments où ceux-ci ont été oubliés. Il a ainsi écrit aux seuls enseignants à plusieurs reprises les veilles de grève pour les inciter à ne pas en être, les CPE n’étaient pas destinataires (même si nous ne nous en sommes pas si mal portés, mais c’est une autre histoire). Lorsque la Cour des Comptes a violemment attaqué le temps de travail des CPE, il n’a pas eu un mot de défense pour notre catégorie. Lorsque les projets de « revalorisation » sont sur la table, il ne parle que des enseignants. Lorsqu’il lance une grande consultation début mars, elle ne porte que sur le métier enseignant.
Concernant la situation de fermeture des établissements, le 01 avril, il s’adresse aux seuls enseignants pour la « continuité pédagogique », insistant sur l’importance de continuer à accompagner les élèves et leur famille, mais sans nous visiblement. De même, le Vademecum « continuité pédagogique » sur le site du ministère ne mentionne pas non plus une seule fois les CPE, qui doivent avoir certainement précédé les enseignants dans la cueillette des gariguettes

Quel que soit le moment, les CPE sont totalement absents du radar ministériel. Et c’est très grave. Heureusement et évidemment, cela ne nous empêche pas, et c’est heureux, de continuer à exercer nos missions, parce que nous le faisons pour nos élèves, le cœur de notre métier.
Mais l’absence des CPE n’est pas que l’absence des CPE. Elle dit aussi quelque chose de la conception très libérale de l’éducation du ministre, qui dans la vidéo qu’il nous adresse emploie l’expression « inégalités de destins », gommant ainsi les inégalités sociales, renvoyant chacun à la « fatalité » de son propre échec.
Les CPE sont en première ligne dans les établissements. Ils savent, que ce sont bien les inégalités sociales qui frappent durement et que les élèves sont loin, très loin, d’être seuls responsables de leurs échecs. Pour nous qui connaissons bien nos élèves et leur environnement, une telle affirmation est non seulement insupportable, mais aussi totalement fausse, le confinement accentuant encore plus ce phénomène.

Le 2 avril, le #ministreapprenant s’est enfin souvenu de nous, et pas comme des managers. C’est un début. Mais gageons qu’en ce qui concerne la visibilité de notre métier, il nous faudra continuer à être vigilants pour ne pas retomber dans les oubliettes ministérielles. Pour notre métier, pour nos élèves, ce n’est qu’un début, continuons le combat !

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