Dépassant les poncifs habituels dans ce type de rapport, les auteurs ont pris la question de l’orientation dans toute sa complexité. Ils analysent le décalage entre les discours institutionnels sur la liberté de choix des élèves et les réalités du fonctionnement des procédures et des algorithmes. Ils soulignent le stress généré par le peu de réversibilité des choix et le transfert des responsabilités sur l’élève et sa famille.

Les auteurs pointent également le foisonnement des sites dédiés à l’information, regrettant un trop faible contrôle des garanties apportées en matière de traitement et de fiabilité de l’information, et plaident pour l’élaboration d’un cahier des charges.

La lecture de leurs constats devrait pour le moins inciter les pouvoirs publics à tirer les conclusions des effets des réformes du lycée, du Bac et du supérieur sur les inégalités tant sociales que genrées et territoriales, qui persistent, voire s’aggravent.

Les pouvoirs publics sont invités à définir plus clairement leurs attentes sur le rôle des différents acteurs dans le sens d’une meilleure complémentarité. Mais les mesures préconisées n’apportent que peu de réponses, si ce n’est une reprise de solutions dont l’efficacité reste très relative. Le rapport fait apparaître les contradictions entre la conception d’une orientation basée sur la construction individualisée des parcours, très dépendante de la familiarité des familles avec le système et une offre de formation contingentée et sélective

La question du niveau de détermination de la carte des formations et de la mixité des publics relance le débat sur le poids des pouvoirs régionaux, au risque d’une orientation territorialisée à géométrie variable et d’une négation des besoins spécifiques du public scolaire, bien contradictoire avec l’objectif affiché d’ambitions pour la jeunesse.

Il aurait fallu souligner la responsabilité des régions qui ne respectent pas les termes de la loi et mandatent des organismes divers sur le conseil aux élèves, contribuant ainsi à externaliser le champ de l’orientation scolaire et le transformer en marché concurrentiel et lucratif.

Si les auteurs citent la demande des équipes éducatives de la présence d’un PsyEN par établissement et la déception des élèves du peu d’entretiens individuels avec le PsyEN faute de temps, ils ne vont pas jusqu’à préconiser une augmentation importante des recrutements !


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