Options non financées :

La communication ministérielle sur le retour des classes bilangues, des sections de langues et cultures européennes ou régionales, de l’enseignement du grec et du latin soutenu par la circulaire du 25 janvier 2018, ainsi que le « plan chorale » ne sont que du vent puisqu’aucune dotation spécifique ne les finance. Un vent qui attise la concurrence et les dissensions en salle des professeurs.

L’incompréhension des collègues monte face au dispositif devoirs faits qui semble être grassement financé depuis la rentrée alors que les conditions d’enseignement au quotidien se dégraderont encore en septembre. Ils souhaitent récupérer ces heures pour effectuer le travail qui fait le cœur de leur métier.

Évaluation complexifiée

D’après l’enquête menée par l’Observatoire de la réforme des collèges du SNES-FSU, 45% des répondants disent avoir subi des pressions pour évaluer les élèves sans notes contre 24% l’an dernier. Elles viennent le plus souvent des chefs d’établissement, dans 39% des cas, mais aussi des collègues pour 18%, ce qui peut dénoter l’instauration d’une hiérarchie intermédiaire entre enseignants. Alors qu’en 2015, l’évaluation se faisait exclusivement par notes dans 70 % des collèges, ce chiffre est tombé à 28 % sur le niveau 4ème en cette année 2017. La double évaluation avec et sans notes gagne du terrain, augmentant la charge de travail. Aucun texte de la réforme n’impose d’évaluation non chiffrée, par compétences. Cette évolution rapide, alors que la profession avait résisté dix ans durant au LPC, est le signe d’une volonté politique descendante qui ne s’encombre pas de textes législatifs pour s’imposer. La multiplication des vade-mecum (devoirs faits, …) le démontre.

Avec la réforme, un nouveau livret scolaire numérique de l’élève a fait son apparition. 72% des enquêtés le trouvent moins lisibles que les anciens bulletins car il multiplie les rubriques à remplir (éléments de programme travaillés, AP, EPI, parcours,…). 78% des enseignants dénoncent la charge de travail supplémentaire qu’il impose. Le bilan de fin de cycle est déconnecté des résultats disciplinaires et dans de nombreux établissements, le lien entre les deux est pour le moins opaque quand une application permet de positionner informatiquement le niveau de maîtrise des élèves. Si ce n’est pas le cas partout, il apparaît flagrant que la façon de l’évaluer diffère énormément d’un établissement à l’autre. L’inégalité de traitement des élèves en sort accentuée.
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Le DNB n’a été modifié qu’à la marge pour la session 2018 et ce n’est que tardivement que ses nouvelles modalités ont été publiées ainsi que de nouveaux sujets zéro. Le barème de l’examen est légèrement rééquilibré en faveur des épreuves terminales écrites mais la profession attend de retrouver la lisibilité d’un contrôle continu disciplinaire plutôt que de ce bilan de fin de cycle sujet à interprétation.
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Programmes cyclés et soclés : un problème

Les programmes de collège n’ont pas été soumis à révision par l’actuel ministère. Écrits à la hâte pour la réforme sans la cohérence horizontale promise, ils sont problématiques dans nombre de disciplines, notamment par manque de repères annuels puisqu’il s’agit désormais de programmes de cycle. Le secteur contenus du SNES-FSU les a analysés avant leur mise en place puis en dressé le bilan un an après.
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Stopper l’inclusion généralisée des 6èmes SEGPA

Un an et demi après la publication de la circulaire d’inclusion des élèves de SEGPA dans les classes ordinaires, les syndicats de la FSU SNES, SNUEP, SNEP, SNPI et SNUIPP ont organisé des Etats-Généraux des SEGPA le 11 janvier 2018.

La systématisation de l’inclusion cause des souffrances : pour les élèves qui ne retrouvent pas un cadre sécurisant dont ils ont besoin pour progresser, pour les personnels PE qui ne connaissent plus leurs élèves éparpillés dans les classes et ne peuvent plus mesurer leurs difficultés, pour les enseignants du second degré qui ne sont pas formés à l’enseignement adapté et reçoivent les élèves sans savoir comment les aider. A l’issue de cette journée, la FSU demande audience à ce sujet au ministère et lance un appel au maintien de cette structure.
Quelques jours plus tard, le SNES-FSU du département du Nord pointait de nouvelles attaques contre les SEGPA.

Face à toutes ces attaques du métier et au manque de financements pour l’exercer, le SNES-FSU appelle à la grève le 6 février.
En 2018, je lutte !

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