Depuis presque un an, le ministère s’est engagé à dresser un bilan de la réforme du lycée de 2010. Il vient de rendre ses conclusions. Pourquoi cette impression de « sur place » ? Peut-être parce que l’essentiel est volontairement éludé.

Le lycée, miné par les logiques d’autonomie et de concurrence, porte de plus en plus difficilement les ambitions de démocratisation que la loi de Refondation entendait promouvoir. Et aucune solution n’est envisagée.

Il n’y aura pas de réforme, ni du lycée, ni du bac ! Il n’y aura pas non plus de refonte des programmes, seulement la volonté de mettre en cohérence ceux de la classe de Seconde avec le cycle 4 du collège. Loin des déclarations présidentielles de rentrée sur une prochaine réforme du lycée, le ministère s’est inscrit dans la continuité pour inviter à des propositions d’aménagements « à la marge » ou à penser des « voies d’évolutions ».

Il transforme ce qui aurait dû être un bilan en un inventaire de dispositifs dont il tente d’évaluer l’efficacité à l’aune d’objectifs définis en 2010 sur un projet politique, a priori, différent de l’actuel. Enfermé dans la logique de l’autonomie des établissements, désormais érigée en dogme, il se refuse à distinguer les inégalités scolaires et sociales que ce modèle d’organisation accentue. Le renvoi au local d’une part plus ou moins importante de la répartition des heures d’enseignement n’est en effet jamais mis en cause.

Des pistes d’ajustements techniques ou pédagogiques comme une plus grande place laissée à la démarche de projet émergent de l’ensemble mais, s’il est parfois question de « pilotage » ou d’un « portage » plus fort de certains dispositifs comme l’accompagnement personnalisé, il ne s’agit jamais de cadrage.

Nos aménagements

Pour le SNES-FSU, des mesures d’urgence s’imposent pourtant afin de permettre à tous les élèves de bénéficier d’une offre de formation partout équivalente :
– abaisser les effectifs par classe ;
– cadrer nationalement les heures à effectifs réduits ;
– mettre fin à la globalisation des horaires, notamment en langues vivantes ;
– financer tous les enseignements à hauteur des horaires légaux à partir du moment où ils sont officiellement mis en place, en particulier celui des options, et de l’EMC dans la voie technologique ;
– repenser les enseignements d’exploration ;
– relier clairement l’accompagnement personnalisé à des disciplines, à un groupe-classe et en attribuer la charge à un enseignant de la même classe ;
– revenir à des épreuves terminales et anonymes en lieu et place des épreuves en cours d’année.

Claire Guéville

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