Taper sur l’échec massif en fin de première année : tel est le cœur du plan com’ élaboré rue de Grenelle. Sauf que ces assertions répétées en boucle relèvent largement de la fausse évidence.

D’après le ministère, « 60 % des bacheliers ne valident pas leur première année à l’Université ». Une présentation pour le moins biaisée car, selon les données de l’OCDE, en France 80 % des bacheliers qui entament des études supérieures sortent avec un diplôme, contre 68 % en moyenne dans l’OCDE (et 75 % en Allemagne, 76 % en Finlande…). Les études supérieures françaises ne sont donc pas du tout caractérisées par l’échec et le nombre de diplômés augmente !
Certes, 14 % de ces étudiants se sont réorientés en cours d’études supérieures. Mais changer de voie après avoir « essayé », est-ce de l’échec ? En fait, la licence accueille des étudiants très divers : certains ont un projet précis, d’autres viennent « tenter leur chance » (par exemple en médecine…). Faut-il leur interdire ?

Les bacs pro ont bon dos !

D’autres, c’est vrai, y sont un peu « par défaut » : on pointe souvent du doigt les bacs pro, dont le taux d’échec est massif. Mais seulement 48 % d’entre eux poursuivent des études, et seulement 7 % des bacs pro vont à l’Université. Pas de quoi parler d’un raz-de-marée ! Et encore s’agit-il ­souvent d’une « position d’attente » en espérant intégrer un BTS. Question idiote à nos grands argentiers s’improvisant communicants : et si on y augmentait les capacités d’accueil ?

Romain Geny

Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question