mobilisation du 29 septembre

Ce jeudi 29 septembre, la mobilisation nationale était particulièrement suivie par les personnels de l’Éducation Nationale. C’est un bilan plutôt encourageant pour la suite : 30 % de grévistes dans les collèges et lycées, et des cortèges plutôt fournis un peu partout.

Une première mobilisation qui en annonce d’autres :

C’était une journée cruciale. C’est le point de départ d’une mobilisation qui va aller en continu. Il y a de la colère suite aux annonces sur les salaires. Des annonces très insuffisantes par rapport à la réalité et qui exige des mesures beaucoup plus fortes.

Sophie Vénétitay

Car les chiffres annoncés par le gouvernement parlent d’eux-mêmes : la promesse d’une augmentation de 10 % des salaires en 2023 ne pourra pas être tenue.

C’est une promesse sortie de nulle part pendant le débat d’entre-deux-tours. Tout d’un coup, Emmanuel Macron a eu l’air de se souvenir que les enseignants existaient. La promesse : l’augmentation de tous les professeurs de 10 % sans condition en janvier 2023 et aujourd’hui, qu’en est-il ? La revalorisation ne commencera pas en janvier mais en septembre 2023 ; ensuite, ce ne sera pas 10 % pour tout le monde ni sans condition.

Sophie Vénétitay

Le gouvernement a annoncé 935 millions d’euros pour les salaires en 2023, dont 636 millions pour la partie « sans condition ». Le SNES-FSU a voulu vérifier si, avec cette somme, le gouvernement pouvait tenir sa promesse. Résultat, l’effort n’est fait qu’à moitié :

On a sorti notre calculatrice : si on veut augmenter tous les personnels sans condition de 10 %, il fallait prévoir 1,2 milliard d’euros là où le gouvernement ne met que 635 millions d’euros. Là, il y a tromperie : le compte n’y est pas, tout le monde ne sera pas augmenté.

Sophie Vénétitay

Devant ces chiffres, il serait illusoire de penser que les revalorisations des salaires concernent tous les personnels de l’Éducation Nationale sans contrepartie.

Il y a une entourloupe, une arnaque sur le dossier des salaires. On n’a aucune visibilité et on est très loin du compte.

Sophie Vénétitay

La somme n’y est pas, et le discours du gouvernement n’est pas clair. Un temps, on a parlé de 6 milliards d’euros pour les salaires durant le quinquennat, mais aujourd’hui, ce chiffre n’est plus évoqué.

Parmi ses propositions, le gouvernement réinvente le « travailler plus pour gagner plus », sous couvert de revalorisation

Le travailler plus pour gagner plus est synonyme de surcharge de travail, mais certainement pas de la revalorisation. C’est payer quelqu’un pour ce qu’il fait, ce qui est complètement normal. C’est à rebours de ce que nous vivons : on ne fait pas assez le plein aux concours parce que nos métiers ne sont pas assez attractifs du point de vue des salaires et que les conditions de travail sont très dégradés : le ministère est hors sujet.

Sophie Vénétitay

Les personnels de l’Éducation Nationale ne sont pas tous des professeurs !

Pensant rendre nos métiers plus attractifs, le gouvernement met l’accent sur les professeurs en début de carrière en promettant des salaires revalorisés à 2000 €.

Mais quid des autres ?

Les professeurs en milieu et en fin de carrière risque d’être les grands perdants, en n’ayant pas de revalorisation. C’est assez terrible pour eux, qui ne bénéficient de rien et restent sans perspective. On alimente la dynamique de démission. C’est aussi une forme de mépris, un oubli inacceptable. Revaloriser, c’est pour tout le monde, et c’est sans contrepartie.

Sophie Vénétitay

De plus, et contrairement à ce que semblent penser Emmanuel Macron et Pap N’Diaye, les personnels de l’Éducation Nationale ne sont pas tous des professeurs. Ce sont aussi des CPE, des Psy-EN, des AED et des AESH qui sont dans une grande précarité… Ces collègues ne semblent pas être entendus, ce qui, là encore, suscite de grandes colères.

L’autre grand dossier de cette mobilisation : les retraites.

La FSU est depuis toujours très engagée et moteur de mobilisation sur le sujet des retraites, qui était l’autre grand sujet de la mobilisation de ce jeudi. Le message que nous portons est clair : pas question de retarder l’âge de départ à la retraite.

Est-ce que des personnels de L’Éducation nationale seront encore devant des salles de classes à 65, 66 ans voir plus ?! Il faut se rappeler ce que sont les conditions de nos métiers. Derrière cette réforme injuste et brutale, il y a une question de société : il est possible de financer notre système de retraite autrement. Ça pose des questions de justice fiscale et de choix politiques.

Sophie Vénétitay

Ce lundi 3 octobre se tiendra une réunion au ministère, en présence du ministre. Mais là encore, tout est flou : quel suivi ? Quelles dates pour avancer sur les dossiers ? Nous attendons davantage, autant dans la méthode que sur le fond. Nous sommes aussi dans un contexte parlementaire particulier : les budgets sont discutés à l’Assemblée Nationale ; c’est le moment pour les parlementaires de soutenir tous les personnels de l’Éducation Nationale.

Plus personne ne conteste que les personnels de l’Éducation Nationale sont mal payés et c’est le résultat du travail syndical. Mais la deuxième étape aujourd’hui c’est que ça se concrétise dans les actes. On parle des personnels qui se retrouvent face aux élèves, la question des salaires c’est un enjeu de société et les parlementaires doivent s’en saisir.

Sophie Vénétitay

 

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