Age moyen des bacheliers

Après la sortie de François Hollande sur une nouvelle réforme du lycée, cette proposition dessine-t-elle une orientation pour une future campagne présidentielle ?
Quand, depuis trois ans, la politique ministérielle consiste à promouvoir une école du socle et le bac -3/bac +3 tout en brisant le continuum du second degré, la proposition ne manque pas d’interroger sur la cohérence de la politique gouvernementale.

Proposition surprenante

Les promoteurs de la réforme du collège n’ont pas cessé de s’inscrire dans la perspective d’une scolarité qui, pour une partie de la jeunesse, devait se terminer à 16 ans. Les programmes et les cursus de formation sont calibrés pour ce format. La poursuite d’études après 16 ans est, elle aussi, pensée selon un cycle de six ans (du bac -3 au bac +3), le bac n’apparaissant plus que comme un certificat de fin de cycle et non comme un premier diplôme ouvrant de droit l’accés à l’enseignement supérieur.
Sa suppression pure et simple n’est pas envisageable, le dernier qui s’y était essayé – François Fillon en 2005 – avait essuyé un mouvement lycéen d’une ampleur qui l’avait obligé à reculer mais, à défaut de suppression, les ministres successifs se sont ingéniés à vider le bac de sa substance.

Chiche ?

Porter la scolarité à 18 ans, c’est une proposition du SNES depuis des décennies, un mandat de la FSU. Pour le Snes-FSU, il s’agit à la fois de répondre à des besoins croissants de qualification de plus en plus élevée et de favoriser une plus grande démocratisation en donnant à tous les élèves et aux familles un droit à une scolarité prolongée pouvant déboucher sur des études supérieures. À 17 ans, 9 jeunes sur 10 sont toujours scolarisés, le taux de bacheliers dans une génération a presque atteint l’objectif des 80 %.
La scolarité obligatoire à 16 ans date de 1959. Les besoins en qualification, comme les aptitudes cognitives nécessaires à la vie sociale, culturelle et professionnelle se sont considérablement élevés depuis.

Il est temps…

Encore faut-il se donner les moyens de penser l’ensemble de la scolarité dans sa cohérence (il ne s’agit pas de maintenir coûte que coûte des élèves dans un système qui ne leur convient pas), de renforcer l’éducation prioritaire, mettre en place les dispositifs et conditions d’étude aptes à combattre l’échec scolaire, de travailler en ce sens programmes et pratiques, de redonner à la voie technologique sa spécificité, améliorer la formation des enseignants…
Bref, un véritable programme pour une loi de refondation…

L’obligation scolaire en France, quelques repères :

1793 : la naissance d’une « éducation commune »
Le projet jamais appliqué, présenté à la Convention par Robespierre, prévoit une « éducation commune » de 5 à 12 ans pour les garçons et de 5 à 11 pour les filles.
1882 : 13 ans
Par la loi du 28 mars, dite « loi Ferry », l’instruction laïque, obligatoire et gratuite est instituée. L’instruction — et non l’éducation — était alors obligatoire jusqu’à 13 ans.
1936 : 14 ans
La loi du 9 août, défendue par Jean Zay, ministre de l’Éducation du Front populaire, fait passer l’âge de l’instruction obligatoire à 14 ans. Le choix de l’instruction dans la famille n’est par ailleurs plus soumis à une obligation de déclaration.
1959 : 16 ans
La réforme Berthouin suit les recommandations du Plan Langevin-Wallon (1944-1946) et du récent congrès de la FEN, en prolongeant jusqu’à 16 ans l’obligation scolaire.

Évolution du taux de scolarisation à 18 ans : après une hausse tendancielle, diminution depuis 1994/95.
2004/2005 : 79,5 %
2014/2015 : 77,5 %

Evolution du taux de scolarisation à 17 ans :
2004/2005 : 92 %
2014/2015 : 91,6 %

Evolution du taux de scolarisation à 18 ans
Evolution du taux de scolarisation à 18 ans

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