audience académique obtenue pour le lundi 12 mai (et pétition en cours…)


Bonjour à toutes et à tous, et meilleurs voeux pour cette nouvelle année.

Vous trouverez ci-dessous, un compte-rendu du stage syndical qui a eu lieu à Metz le 19 décembre, sous l’égide du SNES et d’une coordination de professeurs de philosophie de différents syndicats (ou non syndiqués). Comme le texte est un peu long, je résume les grandes lignes :

– Le matin, nous avons fait un état des lieux de l’enseignement de la philosophie, à la fois au niveau local (chacun a pu parler de son expérience personnelle), au niveau académique et au niveau national. Comme on s’en doute, le constat n’est pas gai. Il est même alarmant.

– L’après-midi, nous nous sommes mis d’accord sur des revendications communes :
– retrait de la loi Chatel et retour aux horaires nationaux ;
– dédoublement en séries technologiques et 4 heures-élèves en S ;
– minoration de service pour effectifs pléthoriques, outre l’heure de première chaire, au-delà de 30 élèves par classe et de 100 élèves par professeur.

Pour appuyer ces revendications, nous avons prévu un certain nombre d’actions :
-entrevue avec l’IPR en janvier.
– audience rectorale vers le 15 mars (à Nancy, mais également dans d’autres académies), et en même temps rassemblement de professeurs de philosophie de toute l’académie devant le rectorat. Une action symbolique sera alors menée, de manière à exprimer notre mécontentement.
– en vue de cette audience (mais pas seulement), rédaction d’une sorte de cahier de doléances.

Nous espérons que vous participerez à la deuxième de ces actions. Sans vous, nous ne pourrons pas réussir.

Au nom des participant(e)s au stage,

Jordi Grau


Stage Philosophie du 19 décembre 2013
Académie de Nancy-Metz

Stage organisé par le SNES à l’initiative du SNES, de FO, de professeurs non syndiqués, de la coordination des professeurs de Philosophie.

Introduction générale de Marie-Pierre Forget (Secrétaire académique du SNES) :

– Marie-Pierre déplore une nouvelle dégradation des conditions d’enseignement attendue en Lorraine pour la rentrée 2014 ;
– elle rappelle l’importance que le SNES accorde à l’éducation prioritaire ;
– elle évoque les discussions en cours à propos de la réforme des statuts, les lignes rouges que le SNES ne veut pas voir franchir au gouvernement (définition hebdomadaire des services, le rattachement des enseignants à une discipline de recrutement). Les S1 – sections du SNES au niveau des établissements – sont invités à faire connaître leur position sur cette réforme sur le site national.

Introduction de Jordi Grau (coordination des professeurs de Philosophie):

Jordi souligne que cette journée de stage est issue d’une volonté des professeurs, syndiqués ou non, qui se sont réunis sous la forme d’une coordination.
De fait, les collègues réunis sont pour certains membres du SNES, pour d’autres membres de FO. D’autres enfin sont non syndiqués.
Tous les participants sont appelés à s’exprimer librement, quelle que soit leur appartenance.

La journée se déroule ensuite en 4 temps :

1. Description par les collègues de leurs conditions de travail :

La réforme Chatel a dégradé les services et les conditions de travail dans presque tous les cas.
– beaucoup de suppressions de dédoublements en S et en séries Technologiques depuis 2 ans ;
– dès que les collègues n’ont pas de classes de TL, les services oscillent entre 120 et 190 élèves ;
– pressions des chefs d’établissement qui n’accordent les dédoublements qu’à la condition d’accepter les heures supplémentaires ;
– AP et ECJS sont très souvent accordés en heures supplémentaires (objets des pressions précédemment mentionnées) ;
– nécessité épuisante pour les collègues de négocier l’octroi de dédoublements, d’heures d’AP, d’heures d’ECJS, le nombre d’élèves par service pouvant varier presque du simple au double selon que l’on obtient ou non ces « avantages » ; les collègues soulignent à plusieurs reprises que désormais, tous les éléments du service au-delà des horaires-plancher deviennent objet de négociation et pour ainsi dire de chantage ; le souhait légitime de dépasser les horaires-plancher pour diminuer leur nombre de classes oblige en outre les professeurs à accepter les activités mal définies (ECJS, AP), au détriment de l’enseignement philosophique véritable qui pourrait être dispensé sur ces plages horaires ;
– plusieurs collègues signalent des regroupements de filières différentes dans une même classe (L+ES ou S+ES), ce qui renforce l’hétérogénéité du groupe et rend l’enseignement plus difficile.

En conclusion, de l’avis unanime des participants, les conditions de travail et d’enseignement se sont nettement dégradées sur les 2 dernières années. Plusieurs collègues font un récit poignant de leurs difficultés, voire de leur désarroi. Certaines situations sont à la limite du supportable, fragilisent les collègues, et les obligent parfois à s’arrêter pour maladie.

2. Intervention de Jean-François Dejours (groupe Philosophie, secteur contenu, secrétariat national du SNES)
Jean-François Dejours présente la situation de la Philosophie au SNES.

Un quart environ des professeurs du public est syndiqué au SNES.
Le groupe Philosophie ne fait pas partie des organes décisionnels du SNES. Il constitue le secteur contenu, mis en place naguère par Denis Paget. Il comprend une liste de discussion qui permet de nourrir des débats internes au syndicat. Le nombre de membres de cette liste n’est pas négligeable à l’heure actuelle, mais il est loin d’égaler le nombre d’adhérents. Il serait donc souhaitable que la liste continue à s’étoffer.
Jean-François retrace l’histoire de l’enseignement de la philosophie au cours des dernières décennies.
Le nombre d’enseignants était d’environ 4000 en 1990 pour presque 400000 élèves (P/E en 1990 =1/99).
Il est monté à 4115 entre 1994 et 2000 pour un nombre décroissant d’élèves atteignant 360000 en 2000 (P/E en 2000 =1/90).

Il est redescendu à 3725 en 2013 pour un nombre d’élèves remontant à 365000 (P/E en 2013=1/98). L’augmentation du nombre d’élèves se maintiendra ces prochaines années.

Conclusion : globalement le nombre d’élèves par professeur tend actuellement à revenir à ce qu’il était en 1990, après 20 ans d’embellie. Durant la période 1994-2000, la création de dédoublements en séries technologiques et en série scientifique, jointe à la diminution du nombre global d’élèves en lycée, ont permis l’amélioration des conditions d’enseignement. Il faut noter à ce propos que ces progrès doivent beaucoup à une mobilisation syndicale. Depuis vingt ans, les ministres de l’Éducation nationale (y compris de gauche) essaient de diminuer le nombre d’heures d’enseignement de philosophie, et s’ils font machine arrière, parfois, ce n’est pas spontanément.
Comme le nombre de postes ouverts au concours reste trop faible pour assurer le remplacement des très nombreux départs en retraite prévus sur la période 2013-2017, les conditions de travail risquent logiquement de continuer à se dégrader dans les prochaines années.
Ces perspectives inquiétantes rendent la lutte nécessaire et urgente.

3. Revendications communes

a. Les discussions portent d’abord sur le rapport entre horaires et programmes par séries. Faut-il chercher à lier les deux questions ? Les avis divergent, aussi la discussion sur les programmes est-elle assez rapidement abandonnée.

b. Faut-il revendiquer une 4ème heure-élève en S (avec dédoublement possible en sus, donc 5 heures éventuelles dans ce cas), ou 4 heures professeur ? Dans ce dernier cas, faut-il exiger ou non des dédoublements à partir de 24 élèves (donc 2h+(1h)) ? Encore une fois, les avis divergent sur ces questions. Tout le monde tombe cependant d’accord sur la revendication minimale de 4 heures en S sans précisions.

c. Jean-François Dejours affirme que la situation de l’enseignement de la Philosophie en séries générales tend à se régler sur la situation de cet enseignement en séries technologiques. C’est pourquoi il faut selon lui concentrer l’effort revendicatif sur le rétablissement des dédoublements en séries technologiques.
Une discussion s’engage dans notre groupe sur le point de savoir si on peut efficacement mener de front le combat pour les horaires (et les dédoublements ?) dans les séries technologiques et scientifiques. Jean-François rappelle qu’un accord intersyndical a été trouvé au niveau national pour défendre en premier lieu la revendication concernant le secteur technologique. Mais il semble à de nombreux participants que rien n’empêche de mener ces revendications de front.

d. La discussion porte encore sur la question des heures de première chaire (indépendamment du problème de la réforme des statuts).

Le temps de travail des professeurs de Philosophie est extrêmement lourd et tout le monde convient que cet enseignement devrait donner lieu à des minorations horaires croissant avec l’augmentation du nombre d’élèves : le seuil de minoration est situé au-delà de 100 élèves pour l’ensemble d’un service, et au-delà de 30 élèves par classe (par exemple, non plus une heure mais deux heures de déduction horaire pour un service à 110 élèves).
Toutefois cette revendication doit avoir pour condition l’abrogation de la loi Chatel. Dans le cadre actuel, en effet, avec horaires-plancher et dédoublements facultatifs, il suffirait de supprimer un dédoublement pour réduire l’horaire d’une heure, ce qui n’est évidemment pas le but recherché. Les revendications doivent donc être cohérentes et bien ajustées.

En définitive, les personnels présents (SNES, FO, non syndiqués) s’accordent sur les revendications suivantes :
– retrait de la loi Chatel et retour aux horaires nationaux ;
– dédoublement en séries technologiques et 4 heures-élèves en S sans précision sur les dédoublements;
– minoration de service pour effectifs pléthoriques, outre l’heure de première chaire, au-delà de 30 élèves par classe et de 100 élèves par professeur.

L’un des intérêts de ces revendications, c’est qu’elles pourraient susciter la sympathie des collègues d’autres disciplines : les professeurs de philosophie ne sont pas les seuls à souffrir de la suppression des dédoublements et d’effectifs pléthoriques. Par ailleurs, le retour aux horaires nationaux permettrait de lutter contre les inégalités, que peuvent constater les élèves et les parents d’élèves, dans les conditions de préparation à l’examen qui actuellement varient selon les établissements.

4- Calendrier des actions

a. Actions programmées :

– Demande d’audience à l’IPR de Philosophie début janvier (délégation SNES, FO, coordination, APPEP ?) ;

– A Nancy, en coordination avec d’autres académies, une audience au rectorat, destinée à faire entendre les revendications des professeurs de philosophie. Cette entrevue aura lieu au retour des vacances de février, à la mi-mars, de manière à coïncider avec une audience au ministère de l’Éducation nationale d’une coordination intersyndicale (CGT-éducation, FO, SNALC, SNES, SUD-éducation) en lien avec deux associations de professeurs de philosophie (l’APPEP et l’ACIREPH), et dont le but sera de réclamer le retour aux dédoublements en séries technologiques. (Pour Nancy-Metz, même type de délégation qu’en janvier, éventuellement ouverte à d’autres syndicats).

Pour donner plus de poids à cette audience rectorale, deux actions au moins sont prévues :
– La remise au rectorat d’une sorte de cahier de doléances. Ce texte serait rédigé d’après le plus grand nombre possible de témoignages de collègues de l’académie concernant la dégradation de leurs conditions d’enseignement, leur souffrance au travail et les chantages qu’on leur fait subir pour les contraindre à accepter des heures supplémentaires. Le but de cette action est non seulement de faire pression sur le rectorat, mais aussi d’amener des collègues résignés à se sentir impliqués dans la lutte.

– Un rassemblement de professeurs de philosophie de toute l’académie devant le rectorat. Il faudra parvenir à convaincre un nombre significatif de collègues de l’importance de cette action, de manière à montrer au rectorat l’ampleur de notre colère. Des actions semblables auront d’ailleurs lieu dans d’autres académies.

– Lors de ce rassemblement, une action symbolique devrait avoir lieu : par exemple, l’amoncellement sur le trottoir d’un grand nombre de feuilles de papier, équivalent au nombre de copies corrigées dans une année.

b- Autres actions possibles :

– communications à destination de la presse ;
– courriers aux élus ;
– observatoire des conditions de travail en Philosophie au niveau national ;
– actions de fin d’année à déterminer en fonction de l’évolution de la situation.

Le stage se termine à 17 heures.

Secrétaire de séance : B. Moreau

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