Dans l’indifférence nationale, la Martinique se mobilise et gagne !

43 collèges et 23 lycées bloqués ou vides pendant quinze jours ! Et pourtant, rien ou presque dans les médias nationaux ! Indifférence ou mépris pour l’outre-mer, hormis pour les catastrophes naturelles ou le folklore ? Quoiqu’il en soit, la Martinique s’est mobilisée contre le cynisme comptable de l’État ! Mieux encore, nous avons gagné la bataille !
Le 1er septembre, la situation est catastrophique ! L’académie perd 540 contrats aidés (CAE/CUI), employés en vie scolaire ou dans les écoles et 370 parmi les agents de la Collectivité. Les conséquences sont désastreuses pour la sécurité, l’hygiène et le fonctionnement des établissements. Un exemple : le lycée Acajou 2 perd 14 CUI ; la vie scolaire passe de 1 surveillant pour 116 élèves à 1 pour 266 ; chaque agent nettoiera 17 000 m2 au lieu de 12000 ; pour servir le déjeuner à 2000 élèves et 120 dîners aux internes, la cuisine centrale emploie seulement 7 personnes ! Ajoutez à cela la suppression de plus de 1500 CUI dans les associations et les mairies, dans une île où le chômage atteint 20 % des actifs et vous avez un véritable drame social.

Lundi 11 septembre, le SNES-Martinique lance l’opération « vies scolaires mortes ». Succès incontestable : les 2/3 des vies scolaires restent closes. Les jours suivants, enseignants et agents ferment les établissements et manifestent à Fort de France. Les autres syndicats et les grandes fédérations de parents se joignent au SNES pour former « L’Union syndicale et associative ». Le 20, la Rectrice fait une proposition insuffisante, que le Préfet s’empresse de réfuter, tout en communiquant en sens inverse… La tension monte ! Les politiques nous rejoignent à leur tour : les parlementaires et le Président de la Collectivité en appellent au Ministre de l’EN, les maires ferment écoles et mairies. Le 25 septembre, 6000 personnes défilent devant la Préfecture. Le lendemain, une opération Molokoï (tortue) bloque la circulation au centre de l’île. C’en est trop ! L’après-midi, le Préfet signe sans condition le protocole d’accord que lui a soumis l’Union syndicale. La mobilisation a gagné : près de 3000 personnes devraient retrouver leur emploi. Reste à régler un autre point de l’accord : réduire la précarité des contrats aidés.

Gilles Gaudion (Trésorier du SNES et de la FSU Martinique)

Déclaration intersyndicale
FSU, UNSA-Education, FNEC-FP FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’action

Nous dénonçons la suppression massive des contrats aidés. A l’Education nationale, elle laisse sans emploi des milliers de personnes engagées dans la vie des écoles et des établissements tout en privant le service public d’Education, comme d’autres services publics, de leur apport.

Nos organisations jugent que l’arrêt brutal de tout renouvellement de contrat de personnels investis dans des missions essentielles à l’école, va mettre à mal le fonctionnement de l’Ecole et des établissements.

Dans le domaine de l’accompagnement des élèves en situation de handicap, les besoins ne cessent de croître. La promesse d’un accompagnement pour tous les élèves qui en ont un besoin reconnu est compromise.

S’agissant de l’assistance administrative aux directeurs d’école, les missions exercées par ces personnels dans l’aide à la direction d’école (AADE) étaient une première réponse aux besoins dans les écoles, permettant aux directrices et directeurs de se consacrer dans une certaine mesure à leurs missions.

Les activités périscolaires mises en œuvre par les collectivités locales ayant recours à ces contrats précaires sont également touchées par ces suppressions massives.

Dans les établissements scolaires du second degré, les services de vie scolaire ont besoin d’être renforcés. Les tâches d’entretien et de restauration sont mises à mal. Des personnes en contrat aidé y remplissaient des missions liées à la vie scolaire, d’aide aux professeur.e.s documentalistes, d’aide administrative… avec lesquels les établissements comptaient. Le non renouvellement brutal de ces personnes dans leurs emplois fragilise le fonctionnement de certains établissements.

Il n’est pas possible de priver les écoles et les établissements de ces missions. Il faut désormais construire des solutions pérennes. Concernant les personnels déjà en poste, la mesure les renvoie au chômage dans un contexte dégradé de retour à l’emploi, sans avoir pu bénéficier de la durée maximum de contrat ni de la formation professionnelle leur permettant une réinsertion sur le marché du travail.

Nous sommes opposés à l’installation de la précarité dans les écoles et les établissements. Pour nous il est nécessaire de stabiliser les missions exercées par ces personnels sur des emplois pérennes d’agents publics car les missions qu’ils recouvrent participent durablement de la qualité du service public.

Nos organisations syndicales dénoncent fermement ces suppressions, exigent le maintien et le retour de ces personnels sur leurs emplois et demandent qu’ils bénéficient d’une formation qualifiante dans la perspective d’un emploi statutaire

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