
Notre modèle social est à un point de bascule, construisons un mouvement social d’ampleur pour un autre avenir ! C’est bien par nos mobilisations que nous pourrons gagner pour nos salaires, nos pensions, nos métiers et les services publics, notamment le service public d’éducation, dans un état d’urgence après huit ans de macronisme.
Un budget d’austérité à combattre
La dette publique nourrie par les cadeaux fiscaux aux plus riches
« Le moment de vérité ». Malgré ce titre, François Bayrou a sciemment occulté les raisons de la situation budgétaire actuelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, entre la fin de l’année 2017 et la fin 2023, la dette publique a augmenté de 882 milliards d’euros. Selon les calculs de l’association ATTAC, les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux ménages aisés représentent à eux seuls 207 milliards d’euros, soit 24 % de la hausse de la dette sur cette même période.
Et pourtant, ce sont les fonctionnaires, les retraité·es, les malades, les classes populaires, les chômeuses et chômeurs qui vont pâtir des économies annoncées
Des mesures injustes
L’année 2026 sera une nouvelle année de gel du point d’indice, toute mesure de revalorisation catégorielle des fonctionnaires sera aussi bloquée. Les pensions des retraité·es seront gelées. 2026 sera donc une « année blanche » ce qui signifie aussi le gel de toutes les prestations sociales et notamment des allocations familiales, logement, adultes handicapés…
Avec une inflation d’au moins 1,4 %, c’est donc une baisse du pouvoir d’achat et du niveau de vie pour une grande partie de la population ! Les budgets des ministères, sauf celui de la Défense, vont baisser et, dans la Fonction publique, c’est une nouvelle vague de suppressions d’emplois qui se profile, synonyme de saignée, qui va toucher de plein fouet des services publics pourtant à l’os !
En visant aussi particulièrement les dépenses de santé et l’assurance chômage, en plus des services publics, le gouvernement tire à boulets rouges sur le modèle social français, principal levier de solidarité qui se trouve sacrifié sur l’autel de choix budgétaires dangereux pour la cohésion sociale.
Décryptage complet sur le site de l’interpro “Stop budget Bayrou”
Suppression de 2 jours fériés : +4,2 milliards, Taxe Zucman 15 à 25 milliards…D’autres choix sont possibles !
Dans son moment de vérité, François Bayrou ne dit pas tout : il est possible de trouver des recettes pour faire face à la situation budgétaire et pour augmenter les personnels de l’Éducation nationale, recruter des fonctionnaires… Une solution évidente : taxer les riches. En effet, en proportion de leurs revenus, les milliardaires payent moins d’impôts que le reste de la population. Les Français·es reversent en moyenne environ 50 % de leurs revenus en impôts et cotisations sociales, contre 27 % pour les milliardaires. La taxe Zucman viserait alors celles et ceux dont le patrimoine dépasse les 100 millions d’euros (!), c’est-à-dire 0,01 % des contribuables les plus riches. Elle permettrait de s’assurer qu’elles et ils payent au moins 2 % de leur patrimoine en impôt. Elle rapporterait 15 à 25 milliards d’euros. La suppression de deux jours fériés est, elle, censée rapporter 4,2 milliards d’euros…
Il n’y a donc pas de fatalité ou de contraintes budgétaires. Il n’y a que des choix. Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs ont fait le choix de sacrifier le monde du travail, les services publics, les retraité·es et d’exonérer les ultra riches de toute contribution à la hauteur de leurs moyens. Les mobilisations à venir, notamment en rassemblant largement dans la grève, doivent permettre de gagner d’autres choix : ceux de la justice fiscale, de la solidarité et du progrès social.
Rentrée offensive et unitaire
Dès l’annonce du budget Bayrou, l’intersyndicale, au grand complet, a proposé les premiers outils pour informer et mobiliser. La pétition unitaire demandant l’abandon des mesures Bayrou a recueilli, à cette heure plus de 360 000 signatures. L’interpro n’en restera pas là et se réunit le 1er septembre pour poser des perspectives rapides d’action.
Pour le SNES-FSU, il s’agit bien d’organiser une rentrée offensive et inédite, placée sous le signe de l’action. Contre le budget 2026, pour le SNES-FSU, la perspective est bien celle d’une mobilisation, par la grève, qui pourra s’inscrire dans la durée, avant les vacances d’automne
- Un préavis de grève est déposé pour la prérentrée, le vendredi 29 août puis, pour chaque semaine du mois de septembre, afin de couvrir les actions liées aux conditions locales de rentrée et celles à venir sur le budget
- Le SNES-FSU appelle à débattre dans les AG et heures d’informations syndicales de rentrée des modalités de la mobilisation par la grève (calendrier etc).
- Conformément à son mode de fonctionnement, il actera les dates dans ses instances de rentrée, en lien avec la profession, avec deux boussoles : rassembler largement la profession et dans un cadre intersyndical le plus large possible.
- Le SNES-FSU appelle aussi les personnels à faire localement le bilan de la rentrée (effectifs, moyens revendiqués, postes vacants, élèves non affecté·es, heures supplémentaires rejetées, etc.), à contacter la presse locale (ne pas hésiter à lui adresser un communiqué et les photos des actions), à alerter la section départementale ou académique du SNES-FSU et à renseigner les enquêtes de rentrée du SNES-FSU notamment sur les postes vacants (lien à venir)