Des personnels d’éducation toujours en nombre insuffisant

Pour les vies scolaires, cette rentrée a un air de déjà-vu : aucune création d’emploi alors que les effectifs élèves attendus sont à la hausse. Le sous-recrutement continue : 80 postes en moins au concours externe en trois ans. Le manque de titulaires s’aggrave. Le vivier de titulaires remplaçants reste exsangue et le recours aux contractuels explose.
Trop de CPE ont des effectifs d’élèves à suivre incompatibles avec un exercice serein de leurs missions. Cette situation est source de souffrance au travail comme l’illustre l’enquête 2018 du SNES-FSU auprès de la catégorie.
L’amélioration des conditions de travail et l’exercice du métier dans toutes ses dimensions passent par une augmentation du taux d’encadrement.
Le SNES-FSU estime à 1300, au minimum, le nombre d’emplois nécessaires dans l’urgence pour un accompagnement éducatif efficace. Il revendique un CPE pour le suivi de 250 élèves, ce qui porterait ces créations à 7 000, dans le cadre d’un plan pluriannuel.

Des tentatives de réorientation du métier

Dans plusieurs académies, l’administration a accentué le profilage de postes de CPE. Des missions ordinaires de la circulaire métier de 2015 sont isolées, instrumentalisées et servent de prétexte à un profilage des postes (la présence d’un internat, de sections de BTS, d’élèves à besoins éducatifs particuliers…). C’est une façon détournée de confier le recrutement aux chefs d’établissement en toute opacité. Cette offensive, dans le droit fil des résistances à la mise en œuvre de la circulaire de 2015 bien mal portée par l’institution, mène à une atomisation destructrice du métier. Néomanagement, lecture à contresens des missions par l’institution ; la logique est claire : assujettir les CPE.
Pour le SNES-FSU, « s’adapter à des publics particuliers », ainsi que le travail en internat, font partie intégrante des missions de tous les CPE, quel que soit l’établissement d’affectation, y compris REP et REP+. Les CPE sont précisément recrutés et formés pour répondre à la diversité des besoins éducatifs. La circulaire de 2015 n’est pas un catalogue où chacun ferait son marché, mais un document de référence pour tous, qui affirme le sens de l’activité éducative et les responsabilités propres et partagées.

Temps de travail des CPE : une nouvelle attaque

En mars dernier, un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) a ciblé explicitement les CPE parmi les 190 000 agents de l’État qui ne feraient pas leurs 35 heures. L’IGF pointe en particulier « les quatre heures hebdomadaires laissées à la disposition » des CPE afin d’organiser leurs missions doutant « du contenu des tâches réalisées ». Voilà une justification commode de la baisse des recrutements, ces mensonges sont à cent lieues des conditions d’exercice réelles des CPE. Au contraire, le temps de travail des CPE explose bien au-delà des 35 heures hebdomadaires. Dans l’enquête SNES-FSU de 2018, 70 % des CPE font part de leur situation de tension au travail, dont les dépassements horaires (64,1%) sont l’une des causes premières. Les dépassements sont fréquents, peu reconnus, rarement compensés et jamais rémunérés.

Une victoire syndicale : le bénéfice du régime dérogatoire pour les CPE

Le SNES-FSU a bataillé pour que les modalités de gestion des CPE et Psy-En restent identiques à celles des professeurs. Il en va du bon fonctionnement des équipes pluriprofessionnelles dans les établissements. La version définitive de l’article 51 de la loi Blanquer inscrit le corps des CPE et des Psy-En parmi ceux pouvant déroger au statut général de la Fonction publique à l’instar des professeurs. C’est une avancée, ouvrant droits et garanties, preuve, s’il en était besoin, que la mobilisation syndicale porte ses fruits.

Aux côtés des CPE, le SNES-FSU continuera à mener une campagne active pour :

  • défendre un métier de concepteur dans le cadre de la circulaire de missions,
  • un temps de travail de 35 heures TTC (toutes tâches comprises),
  • une amélioration des conditions de travail (réductions des effectifs, rattrapage ou rémunération des dépassements horaires…),
  • la nécessité de créer plusieurs milliers de postes pour couvrir les besoins éducatifs croissants.
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