Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs

A quelques jours du 16 octobre, triste anniversaire de l’assassinat de notre collègue Samuel Paty, le SNES-FSU tient à rendre hommage en ce début de CSE à notre collègue tué pour avoir fait son métier. C’est pourquoi nous vous proposons de faire une minute de silence en sa mémoire. Pour les prochains jours, le SNES-FSU souhaite que les collègues puissent s’organiser dans les établissements pour lui rendre un nouvel hommage selon des modalités décidées en concertation par les équipes.

Alors que la pénurie de carburant s’étend à tout le territoire, de nombreux collègues sont empêchés dans leur déplacement quand aucun transport en commun n’existe ou lorsque le covoiturage n’est possible comme pour des services partagés sur plusieurs établissements par exemple. La cohérence des dernières annonces gouvernementales interroge : le transport des élèves est considéré comme une activité prioritaire mais aucune mesure n’est prise concernant le transport des personnels. Le SNES-FSU demande que des consignes de souplesse soient adressées aux chefs d’établissement.

Le SNES-FSU apporte tout son soutien aux salarié-es des raffineries en grève et il dénonce la réquisition déclarée par le gouvernement, une attaque contre le droit syndical. Dans le privé, comme dans le public, l’absence de mesure salariale digne de ce nom est un choix politique, celui d’un partage des richesses qui se fait en défaveur des salariés. Les ressources existent pourtant pour mieux payer les salariés et les fonctionnaires. Alors que le ministère ouvre des discussions sur les salaires, le SNES-FSU rappelle son exigence d’une augmentation des salaires sans aucune contrepartie pour l’ensemble des personnels.

Le plan de sobriété énergétique présenté récemment par le gouvernement reste désespérément muet sur la flambée des coûts énergétiques qui touchent aussi les collèges et lycées. Des projets pédagogiques sont aujourd’hui neutralisés pour dégager des fonds, des fermetures d’établissements sont même envisagées mais aucune réponse ne nous est apportée. Parallèlement, la création d’une nouvelle certification « GreenPix » pour les élèves paraît bien dérisoire et annonce dans les programmes scolaires une nouvelle couche de prescriptions. Une véritable réflexion s’imposerait pourtant pour travailler la dimension écologique des programmes en veillant à leur cohérence sans pour autant en augmenter leurs volumes.

Le SNES-FSU renouvelle donc sa demande de concertation sur les programmes du collège et du lycée. Plus particulièrement qu’en est-il des mathématiques dans le tronc commun en Première générale alors que le Projet de loi de finances nous apprend leur réintroduction à la rentrée 2023 ? Le programme de français de Première et les épreuves de l’EAF restent par ailleurs inchangés malgré nos alertes. Le SNES-FSU engage donc les collègues à ne pas préparer plus de 16 textes avec les élèves dans la voie générale sur les 20 requis. Il en va de la qualité des apprentissages pour les élèves et de la santé des collègues.

Le ministre a donc préféré passer en force sur le calendrier du bac en maintenant les épreuves de spécialité en mars, balayant les risques de démobilisation des élèves au troisième trimestre alors que les programmes seront loin d’être terminés. La priorité donnée aux logiques de tri de Parcoursup est inadmissible. En resserrant les temps des apprentissages et en accentuant la tension sur deux seules épreuves dont les résultats deviennent discriminants pour envisager les poursuites d’étude, le ministre se soucie bien peu du sort des élèves. Le SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SNALC, le SE-UNSA, la CGT, Sud Education et la plupart des associations de professeurs spécialistes continuent de demander, dans une pétition commune, le report des épreuves de mars à la fin d’année.

Le SNES-FSU condamne fermement la répression violente dont ont été victimes les lycéens du Lycée Joliot-Curie de Nanterre, avec l’usage de matraques et de gaz lacrymogènes ainsi que la mise en garde à vue de 14 jeunes, majoritairement des élèves. La DSDEN des Hauts-de-Seine et le Rectorat de Versailles doivent entendre enfin la parole et les revendications des enseignant.es de l’établissement. Les répressions anti-syndicales sont intolérables et nous ne voulons plus d’enquêtes administratives « à 360 ° » qui systématiquement sont le point de départ de sanctions en tout point arbitraires.

Enfin le SNES-FSU appelle à se mobiliser et à participer aux rassemblements unitaires du 18 octobre pour sauver les lycées professionnels. En attaquant la formation professionnelle des LP sous statut scolaire, le gouvernement signifie qu’une partie de la jeunesse, la plus fragile socialement, n’est pas attendue en formation mais dans les emplois les plus précaires, les moins qualifiés, les moins payés. Le SNES-FSU aux côtés du SNUEP-FSU ne laissera pas défaire l’unité du second degré qui passe par un collège en mesure de faire réussir tous les élèves pour les porter vers l’une des trois voies de formation du lycée.